Toulouse rend hommage au Cardinal Saliège

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Un hommage a été rendu hier au Cardinal Saliège en présence du ministre délégué des Anciens combattants au monument du Mémorial de la Shoah. Célèbre pour sa prise de position très tôt contre le régime de Pétain, le Cardinal a fait un geste humaniste avec la lecture d’une lettre dénonçant tous les actes racistes et antisémites.

 

Le 23 août 1942, le Cardinal Saliège dans une lettre lue dans les églises de Haute-Garonne prenait position avec force et sans ambigüité face aux persécutions subies par les juifs. Dans cette « lettre sur la personne humaine », il évoque d’abord « les scènes d’épouvante qui ont lieu dans les camps de Noé et de Récébédou ». Il poursuit « les Juifs sont des hommes, les Juives sont des femmes, tout n’est pas permis contre eux, ils sont nos Frères. Il révèle enfin le fait que les « Juifs hommes femmes et enfants après avoir été séparés sont embarqués pour une destination inconnue ».

70 ans plus tard, la ville de Toulouse en présence de personnalités dont Kader Arif le ministre délégué des Anciens combattants rend hommage au Cardinal Saliège. Ce dernier comme le rappelle Pierre Cohen a dès le départ du gouvernement de Vichy pris ses distances. « Il est la voix de tout ceux, à Toulouse ou ailleurs, qui ont dit non au renoncement, à l’abaissement, à la barbarie et au nazisme ». Ce jour-là, bien qu’interdite, sa lettre est lue dans la plupart des paroisses et sera reprise par la BBC et au Vatican.

 

« Devoir de mémoire contre l’oubli… »

A la fin de la guerre, le Cardinal Saliège est nommé compagnon de la libération pour « son autorité morale et son action ». « L’histoire de France est écrite par ses hommes qui n’ont pas vacillé face aux décisions les plus lourdes de conséquences » rappelle le ministre. A l’heure où les conflits perdurent dans le monde c’est au tour de la jeune génération de prendre le flambeau. « Il faut rappeler aux jeunes que le monde a connu la barbarie absolu mais également le courage de ceux qui ont combattu pour la dignité humaine » souligne Pierre Cohen. Le ministre le rejoint sur ce point, « la transmission de la mémoire aux  nouvelles générations se fait ici avec toute la force propre à nos régions ». La jeunesse est la priorité du Président de la République, « il souhaite la revaloriser, lui donner les moyens de réussir, éveiller sa conscience car c’est elle qui construira le monde de demain. Les jeunes sont le passeur de mémoire ».

 

Emma Faury