A Toulouse, les salariés de Sanofi demandent « des médicaments, pas des licenciements »

442

Fidèles à ce qu’ils avaient annoncé, plusieurs centaines d’employés du groupe Sanofi se sont de nouveaux regroupés ce jeudi pour protester contre le possible désengagement du groupe du site de Toulouse. Cette fois réunis en centre ville pour une « marche de la colère » vers le Capitole, les salariés ont été reçus par le maire Pierre Cohen.

 

« Sanofi c’est comme un arbre à qui on a coupé les branches, et qui n’a plus de jeunes pousses » souligne le délégué syndical CFE CGT Jacques-Philippe de Farcy. Après avoir déjà subi un plan de réorganisation en 2009, le directeur général de Sanofi, Christopher Viehbacher, a annoncé au début du mois une restructuration du site médical toulousain, la recherche se regroupant à terme sur les sites de Paris, Lyon et Strasbourg. Une refonte qui pourrait porter atteinte à plus de 600 salariés toulousains et 200 salariés montpellierains . Mais également et de manière plus large, à l’Oncopôle (dont Sanofi est l’un des principaux collaborateurs), ainsi qu’aux patients. Une politique jugée « purement financière » n’ayant pour but que « l’augmentation du revenu des actionnaires » selon Jacques-Philippe de Farcy.

Après une courte marche de la place Esquirol à la place du Capitole, une délégation a rencontré le maire de Toulouse afin d’exposer leur rapport qui est « un outil de réponse et d’analyse » au problème du désengagement. C’est également le moyen pour le groupe Sanofi « d’être ensemble », de « garder le punch », de « montrer qu’on est présent, même pendant les congés » et d’affirmer qu’« on ne veut pas de négociations dans notre dos » expliquent les salariés.

 

« À terme, si Sanofi n’est plus là, personne ne va investir. C’est un vrai problème de santé »

La marche a également pour but d’attirer l’attention des habitants. En effet, les manifestants ont envahi la place du Capitole et la rue St Rome à midi, heure de pointe. « C’est un message fort pour tous les toulousains. La recherche en France est en train de souffrir et c’est très grave, ça aura un impact sur la santé de tous » explique Pascale, une biologiste de Sanofi. Message qui n’est pas passé inaperçu aux yeux de certains promeneurs comme Bruno pour qui « il faut sortir du qualificatif ‘mono-industriel’ où Toulouse est seulement centré sur Airbus. D’autres industries sont importantes. »

Reçus par Pierre Cohen, les salariés ressortent confiants. « On se sent entendu et écouté. Il n’y a pas d’ambiguïté et c’est très satisfaisant » certifie la déléguée du groupe. Les manifestations du jeudi seront tout de même reconduites pendant tout le mois d’août pour « ne pas se faire oublier ».

 

Marie Leconte