Mohamed Merah aux policiers : « Moi la mort, je l’aime comme vous, vous aimez la vie »

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Lors de l’émission Sept à Huit diffusée hier sur TF1, la chaîne révèle pour la première fois des enregistrements qui retransmettent les échanges entre Mohamed Merah et le RAID, durant l’opération policière qui a duré 32 heures devant l’appartement du terroriste.

 

Des images à « forte valeur d’information» selon Emmanuel Chain, producteur de l’émission, mais qui ont suscité l’émoi des familles des victimes. Celles-ci comptent d’ailleurs demander l’interdiction de ces enregistrements sur internet. Le ministre de l’intérieur Manuel Valls a également exprimé son indignation, « aucune précaution n’a été prise pour préserver les familles des victimes » déclare-t-il dans un communiqué.

Pourtant Emmanuel Chain a affirmé sur RTL n’avoir choisi que quelques extraits sur les 4h30 de bandes dont disposerait TF1 « en pensant en permanence à l’émotion que pourrait susciter sa diffusion auprès des familles des victimes et en décidant de ne pas diffuser tous les propos qui pourraient heurter leur sensibilité ».

 

Qu’apprend-t-on de nouveau sur Mohamed Merah ?

L’homme, très calme, nargue un membre de la DCRI à qui il avait déjà eu affaire auparavant. « Qui t’as vu faire du tourisme dans ces pays là ? » lui lance-t-il, évoquant ses voyages en Afghanistan et au Pakistan, pour retrouver ses « frères ». « Je crois que c’est l’une des plus grosses erreurs de ta carrière » poursuit-il. En effet le policier l’avait convoqué dans son bureau pour interrogatoire et relâché quelques heures plus tard.

Durant les 32 heures de négociations, le terroriste ne perd pas son sang froid et a pleinement conscience des risques qu’il prend. « Je sais que vous risquez de m’abattre ( … ). Moi la mort, je l’aime comme vous, vous aimez la vie » déclare-t-il.

Enfin il explique les assassinats qu’il a commis à Montauban et à Toulouse. Mohamed Merah ciblait « en priorité des militaires » pour leur présence en Afghanistan. Les meurtres devant l’école juive Ozar Hatorah à Toulouse n’était en revanche pas prémédités. « Le matin en me réveillant, c’était pas mon objectif » assure-t-il. Il affirme également que la série d’assassinats improvisés aurait continué, « j’aurais tout fait au culot, je serais entré dans les commissariats, j’aurais abattu le policier qui est à l’accueil, j’aurais abattu des gens dans la rue, des gendarmes qui circulent en voiture, aux feux rouges, j’aurais mis des guet-apens. J’allais faire tout au hasard et sans aucune préparation ».

 

Coralie Bombail