Les 7 étudiants du Mirail « font office de bouc-émissaires »

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Hier quelques étudiants se sont retrouvés devant le TGI pour apporter leur soutien aux 7 étudiants du Mirail. Photo / CTICe mercredi, à 14h00, s’est ouvert le procès en appel au TGI des sept étudiants de l’Université du Mirail. Leurs délits ? Avoir participé, en 2009, au mouvement social  au sein de l’Université en réponse à la loi LRU relative à l’autonomie des universités.

 

Dégradations des locaux de l’Université le Mirail et surtout, vol de gâteaux. L’affaire pourrait prêter à sourire. Et pourtant, les sept étudiants présents dans le box des accusés risquent leur avenir. Pour cause, la fonction publique, que certains d’entre eux visaient, leur sera interdite en raison de l’existence de leur casier judiciaire. « C’est révoltant de détruire comme ça leur avenir » déplore Sarah*, une de leur camarade. « Surtout, quand on sait qu’ils subissent les conséquences d’actes réalisés par des milliers d’étudiants » continue la jeune fille. Effectivement, les sept étudiants auraient été désignés comme coupables des dégradations et des vols de gâteaux de manière arbitraire. Certains se risquent même à parler de délation. « Durant la période de lutte contre la loi LRU, des professeurs venaient dans les Assemblées Générales dans le but précis de dénoncer les étudiants qui menaient le mouvement de lutte » confie Stéphane*.  «  C’est triste à dire mais ils font office de bouc-émissaires ».

Peines d’emprisonnement avec sursis, dommages et intérêts disproportionnés. La sentence a été sévère pour les sept étudiants. C’est pourquoi faire appel était incontournable. «  C’est de l’injustice. Ils ont lutté au nom de leurs convictions et sont aujourd’hui traités comme des criminels » déclare Sarah. « L’Université le  Mirail fait preuve de mauvaise foi » confie Stéphane. « Elle aurait pu refuser les dommages et intérêts sachant qu’ils s’agit d’étudiants n’ayant pas les moyens financiers de les payer ». Suite à l’audience, le procureur a requis entre deux et six mois de prison avec sursis. Le jugement a été mis en délibéré le 12 juin.


Hamdani Nadia

 

*pour préserver leur anonymat, l’identité des personnes a été modifiée.