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L’occasion fait le larron
Il y a moins de 20 ans encore, lorsque l’on parlait d’occasion on pensait immédiatement voiture. Depuis, la crise économique et les prises de conscience environnementales ont fait prendre un virage significatif aux habitudes de consommation des Français. Désormais, la seconde main, la brocante, le reconditionnement font partie habitudes d’achat de foyers de plus en plus nombreux : 53% s’y sont convertis suite à la crise sanitaire. L’occasion est tendance ! Et l’on y trouve pratiquement tout, il suffit de savoir où chercher.
Plus près, plus propre
Acheter moins cher est l’un des principaux leviers de motivation des adeptes de la seconde main et l’a toujours été. Mais de nos jours s’ajoute à ce souci d’économies la volonté de consommer de façon raisonnée, de réduire l’impact environnemental d’un achat. Et pour cela, quoi de mieux que les circuits courts ?
C’est en partant du principe que votre voisin a peut-être ce dont vous avez besoin que le site Le Bon Coin affiche au compteur 40 millions d’utilisateurs par an. De particulier à particulier sur un même territoire, acheteur et vendeur se rencontrent, le produit est vu et vérifié avant acquisition. Les Français y déposent chaque jour 800 000 objets par annonce, et il semble que les stocks soient loin d’être épuisés ! En tête des échanges réalisés, on trouve l’électroménager et les accessoires de puériculture. Egalement très recherchés, le mobilier et l’outillage de jardin.
Pour trouver son bonheur à sa porte, on peut aussi penser Ressourceries : ces structures récupèrent localement des biens dont le propriétaire n’a plus l’usage, principalement dans un but de réemploi, mais aussi de recyclage. Ces boutiques de proximité feront le bonheur des chineurs, on y trouve de tout, du bibelot aux encombrants, dans une pure démarche d’économie circulaire.
Sachez également que pour des recherches très spécifiques, de plus en plus de magasins se spécialisent dans certains types de produits. Et il n’y en n’a pas que pour la maison : aménager un espace de travail ou de collectivité avec du mobilier d’occasion, c’est possible, et les économies réalisées peuvent être substantielles. L’enseigne Burocase répare et revend du matériel de bureau d’occasion, réduisant ainsi les ressources nécessaires à la fabrication des objets, mais également celles nécessaire au traitement des déchets.
Moins cher, et connecté
Vous pensez encore que le marché de l’occasion est principalement un ramassis de vieilleries ringardes et de babioles encombrant les caves ? Détrompez-vous. C’est avant tout la possibilité d’accéder à des produits d’excellente qualité, et parfois même …. neufs, jamais utilisés, jamais portés, voire avec étiquette.
Pourquoi ? Mauvaise taille, déception, changement d’avis, ou encore cadeau reçu en doublon : il y a de nombreuses raisons de ne pas utiliser un produit neuf. Et de plus en plus de citoyens conscients des enjeux refusent de jeter ce dont ils n’ont pas besoin.
Ajoutez à l’équation le boom du commerce en ligne pour obtenir un marché gigantesque où trouver sans difficulté tous les objets du quotidien. C’est bien-sûr le généraliste E-bay qui a inauguré la tendance. Les plateformes spécialisées lui ont emboité le pas, et glanent des abonnés par millions.
Au palmarès des produits chouchous des Français, les vêtements et accessoires, via des applications telles que Vinted, Depop, ou Videdressing. On y achète et on y vend en direct et sans frais.
Très prisés également, les produits multimédias et en particulier les smartphones, qui profitent de la pratique du reconditionnement pour revenir sur le marché à des prix défiant toute concurrence. Le principe ? Des produits d’occasion testés, contrôlés, remis à niveau puis revendus en parfait état de fonctionnement, et avec garantie. Là encore, les plateformes françaises telles que Backmarket, Remade ou Volpy, rencontrent un franc succès. En permettant à de nombreux clients de s’offrir des appareils financièrement inaccessibles à neuf.
Plus responsable, plus solidaire
Réparer plutôt que remplacer, fuir l’obsolescence programmée, acheter proche et de façon durable : la pratique de l’occasion met en œuvre tout un changement de modèle de consommation. Et trouve parfaitement sa place dans l’économie sociale et solidaire.
Les pionniers ? Les communautés Emmaüs, qui y œuvrent depuis les années 1950. En permettant à des personnes en situation de précarité un accès au logement et à une activité, l’association s’inscrit dans une démarche d’insertion via la récupération et la revente de biens d’occasion.
Mobilier, appareils électriques ou électroniques, vêtements, biens culturels, jouets, décoration : l’offre est extrêmement diversifiée, et depuis 2017, accessible en ligne grâce à la création du site Label Emmaüs. La boutique se qualifie d’ « eshop militant contre l’exclusion et le gaspillage », et permet à l’utilisateur de trouver un produit disponible dans les communautés d’autres régions.
Même combat, même démarche : le réseau Envie, spécialisé dans la rénovation et la revente d’appareils électroménagers. Le plus ? Former à cette activité des personnes éloignées de l’emploi pour favoriser leur réinsertion. De quoi acquérir son équipement à bas prix, en bénéficiant d’une garantie et d’un SAV, tout en effectuant un acte solidaire. Envie possède près de 50 sites dans toute la France : points de vente, ateliers de réparation et centres de recyclage.
Alors, pourquoi acheter neuf quand tout ce qui nous manque existe déjà ? Au-delà des petits prix, la seconde main est une manière de faire d’une économie de crise une démarche positive et vertueuse. A condition de rester cohérents et de ne pas tomber dans la surconsommation …. de produits d’occasion !
La rédaction
