Pour Carole Couvert, « le syndicalisme s’est mué en syndicalisme politique »

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micro trottoir sous les Arcades de la Place du Capitole. Photo / CTIEn pleine campagne présidentielle, le moment est opportun pour mener une réflexion sur le syndicalisme. C’est dans le cadre de son « Tour de France du dialogue », que la CFE-CGC a ouvert jeudi, à Toulouse « le procès des syndicats ».


Distribution de tracts mais également représentations théâtrales et micro-trottoirs, la CFE-CGC ne fait rien comme les autres syndicats. Et pour cause, elle est l’un des seuls à reconnaitre que le paysage syndicaliste a besoin de changement.

Le constat est en effet alarmant, « le syndicalisme français va mal. »  Réactionnaire, vindicatif,  inefficace, les éléments à charge sont nombreux. « Quand la CGT descend dans la rue, il n’est pas toujours facile de comprendre pour quelles raisons elle manifeste » explique Mathilde. Quant à Bernard, selon lui, le jeu est d’emblée faussé. « Le syndicalisme s’est mué en syndicalisme politique. Or, il doit être professionnel et non idéologique. Il y a trop de collusion. »

 

Faut-il supprimer les syndicats ?

Le syndicalisme doit se racheter une conduite. Mais aller jusqu’à le supprimer, non. « Cette formule relève de la provocation et non de l’autodestruction » souligne Carole Couvert, secrétaire générale de la CFE-CGC. C’est pourquoi, cette dernière multiplie les évènements originaux et citoyens pour redorer le blason du syndicalisme. « Nous promouvons le dialogue social de manière complète et réfléchie. Aller manifester n’est vraiment à utiliser qu’en dernier recours » rajoute-t-elle.

La CFE-CGC multiplie les actions qui maintiennent le lien entre syndicats, politiciens et citoyens. De nombreuses tribunes sont organisées aussi bien sur le web que sur le terrain. « On veut être à l’écoute » assure la secrétaire générale. La démarche du syndicat s’inscrit dans une volonté de redonner confiance dans le syndicalisme, terme de plus en plus flou. Pour Carole Couvert « faire partie d’un syndicat, c’est être un acteur responsable, à l’écoute, être réactif et répondre à l’intérêt collectif. »

 

Hamdani Nadia