L’Oustal, une association « d’extrême droite » qui suscite la polémique

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Local du bloc identitaire, allées de Barcelone. Photo / CTI

A Toulouse, « L’Oustal » défend la culture occitane d’une manière qui peut sembler « douteuse ». Qualifiée d’organisation fasciste par certains mouvements d’extrême-gauche, l’organisation se défend.


Mathieu Clique, grenoblois d’origine et étudiant en Droit depuis trois ans à Toulouse, a fondé « l’Oustal » le 12 février 2012. Il veut initier les toulousains à la culture occitane. Jusque là, rien d’exceptionnel. Mais l’organisation est en partenariat avec le Bloc Identitaire, connu pour avoir organisé des « apéros saucisson pinard » ou s’être rendu déguisé en porc dans un fast-food qui proposait de la viande Halal.

L’Oustal suscite donc la polémique. Le 17 mars, des groupes supposés d’extrême-gauche, ont fait irruption dans les locaux afin de tout saccager. Le préjudice s’élève à 3000€.

Mais, au-delà de tout, pour réellement comprendre l’Oustal, il faut s’y rendre. On pourra y rencontrer de nombreux éléments, qui peuvent porter à confusion. Comme cette bibliothèque ou ouvrages historiques sur les Cathares côtoient ceux du Général Bigeard et Robert Dun, ancien SS condamné en 1948. Lorsque la question de Mohamed Merah est évoquée, la réponse faite est nette « Il est l’archétype de ce que nous dénonçons ».

Mais, on pourra encore plus s’étonner du fait que Matthieu Clique « ne parle pas un mot » d’Occitan, mais heureusement, « des copains sont en train de m’apprendre cette langue. »

En tout cas, Matthieu Clique veut que « la terre occitane soit une terre de résistance et une terre d’insoumission, comme le veut la tradition historique ». Pour donner raison à ses thèses, le fondateur de l’Oustal ne cesse d’évoquer des références historiques, comme lorsqu’il évoque les « razzias islamistes ».

L’organisation participera samedi 31 mars à la marche occitane à Toulouse. Les autres associations n’ont cependant pas donné une liberté totale à l’Oustal. Seules les valeurs culturelles de l’Occitanie seront admises. Ainsi, on ne pourra pas lire leur slogan « Soi d’Aqui (je suis d’ici) et on est maître de chez nous ».

 

Yoann Solirenne