A Lardenne, les sans-abris mènent la vie de château

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Situé dans le quartier de Lardenne, le château de Vitarelles est occupé depuis une quinzaine de jours par des sans-abris. Photo / CTISitué dans le quartier de Lardenne, le château de Vitarelles est occupé depuis une quinzaine de jours par des sans-abris. Un lieu appartenant à la mairie de Toulouse que le collectif de SDF entend pérenniser.

 

Le mouvement « Action de rue », collectif d’une quinzaine de sans-abris, réquisitionne le château de Vitarelle, à Lardenne, depuis maintenant deux semaines. « Nous avons occupé d’autres lieux, et chaque fois nous avons été expulsés» déclare un sans-abri. Auparavant ils s’étaient installés dans huit endroits différents notamment à Monnaie de croix, au  Palais des congrès, à la fac du Mirail… « A l’arrêt du plan grand froid, le 115 a fait grève par manque de places d’hébergement, donc nous nous sommes regroupés au château » précise Jean. Les SDF sont débrouillards et savent à chaque fois trouver de nouveaux logements. « Lorsque nous avons repéré un lieu, nous faisons des rondes pour voir si personne n’y habite, si c’est le cas, nous cherchons l’entrée et nous nous installons » explique un sans-abri. La loi stipule, qu’au bout de 48 heures d’occupation, les personnes peuvent vivre dans ce logement, du moment qu’il se trouvait libre auparavant. Le bâtiment est la propriété de la mairie « celle-ci a engagé une procédure la déchargeant de toute responsabilité. Un huissier doit venir, et transmettre le dossier au parquet » précise le SDF.

 

Les conditions de vie au quotidien

Les riverains, dans leur ensemble soutiennent leur cause et font de nombreux dons. « On nous a donné un frigo, un congélateur, une télévision mais également de la nourriture et de l’argent » raconte Jean. En échange les donateurs viennent souvent  discuter et boire un café avec eux. Ils ont l’électricité, mais des conditions limitées pour la toilette. « Le gaz a été coupé par mesure de sécurité, nous utilisons des marmites d’eau chaude pour nous laver » explique Jacques. Tous participent aux tâches ménagères, l’ordre et la propreté règnent. Le projet de ce collectif, faire de ce château un lieu de vie, et pour cela, ils attendent  la décision de justice. « Nous souhaitons pérenniser cet endroit et pratiquer des activités, yoga, couture, jardinage… » conclut Jacques.

 

Céline Gaston