Triste anniversaire pour la loi Dalo à Toulouse

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Les association de soutien aux sans-abris ont fêté les 5 ans de la loi Dalo. Photo / CTI PALa loi sur le droit au logement pour tous fête ses 5 ans. Entre projet de l’Etat et réalité du terrain, les associations et le préfet ont célébré différemment cet anniversaire particulier.


« C’est un bien triste anniversaire ». Sans joies ni sourires, les association de soutien aux sans-abris ont fêté les 5 ans de la loi Dalo (droit au logement opposable). Une centaine de personnes a manifesté pour que l’État applique la loi et trouve un toit pour tous. « Aujourd’hui, à Toulouse, 170 personnes dorment à la rue. Le 115 ne peut répondre à tous » résume Geneviève Genève, coordinatrice du Collectif inter-association.

Même si depuis 5 ans, une loi existe, les travailleurs de la veille sociale sont en grève aujourd’hui. « Depuis la fin du plan grand froid le 22 février, les places d’hébergement manquent. Le « zéro sdf à la rue » de Nicolas Sarkozy est irréaliste. Nous demandons des solutions individualisées pour chacun » tempête Magalie, de l’équipe mobile. L’Etat, quant à lui, favorise la création de logements pérennes. « Les pensions de famille se développent, la construction de logements sociaux s’accélère et environ 300 hébergements d’urgence sont libérés chaque année » détaille Henri-Michel Comet, le préfet de Haute-Garonne.

De l’autre côté de la cour de la préfecture, les 5 ans de la loi Dalo sont aussi au cœur du débat. Pour marquer cet anniversaire, le préfet a reçu les partenaires pour une réunion autour du logement. Améliorer le service rendu aux sans-abris, c’est le but de la préfecture. Elle développe 3 axes dans le plan « un logement d’abord ». « En premier, nous renforçons le service intégré d’accueil et d’orientation. Ensuite nous allons faire en sorte que les services sociaux se rapprochent les uns des autres. Enfin, nous sommes un département pilote pour tester la territorialisation à Saint-Gaudens » décrit Henri-Michel Comet.

 

Des logements au cas par cas

Sur la place, les manifestants brandissent toujours des panneaux. Pour rappeler la détresse des personnes sans-abris, ils ont déposé 78 dossiers Dalo. « La préfecture a traité 5086 demandes d’hébergement ou de logement depuis 2008. Fin février, 1867 étaient favorables » selon Dominique Bacle, directrice départementale de la cohésion sociale.

La situation en Haute-Garonne est toujours problématique. « Toulouse est la deuxième ville en nombre de demandes après Paris ! Les recours ne cessent d’augmenter » précise Florian, un militant des Don Quichotte. Pourtant, le budget alloué en 2012 au logement est de 19 millions d’euros. Alors que le préfet souhaite favoriser la fluidité des parcours, c’est à dire le passage de l’hébergement provisoire à un logement social, les associations sont dans l’urgence. Elles s’inquiètent de la fermeture de 40 places supplémentaires d’accueil à la fin du mois.

 

Pauline Amiel