Madeleine Dupuis, « le féminisme est un combat permanent »

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Madeleine Dupuis est toujours sur le pied de guerre pour l’égalité. Photo / CTI PA

Dire que Madeleine Dupuis est féministe, c’est un euphémisme. La conseillère municipale en charge de l’égalité homme femme est impliquée dans le combat égalitaire depuis toujours. A Toulouse, elle célèbre aujourd’hui la journée de solidarité et de lutte des femmes. IVG, équité salariale… Madeleine Dupuis approuve les avancées. Mais n’oublie pas le chemin qu’il reste à parcourir.


Madeleine Dupuis a un agenda surchargée depuis deux jours. Entre un débat avec les femmes chefs d’entreprise, une remise des prix de la littérature égalitaire et l’inauguration d’une exposition, la conseillère municipale en charge de l’égalité homme femme est très demandée. A 76 ans, elle « est féministe depuis toujours. Encore aujourd’hui, la parité n’est ni dans les faits ni dans les mentalités » décrit cette membre du Parti Socialiste depuis 1974.

Professeur d’espagnol pendant 20 ans au collège de Cugnaux, secrétaire de section au PS, militante associative… Madeleine Dupuis n’hésite pas à cumuler les casquettes pour faire valoir ses idées. Et inscrire le féminisme dans le débat politique. « Aujourd’hui, il faut apprendre l’égalité entre les sexes aux plus jeunes. C’est à l’école que sont formées les générations de demain » indique la retraitée dans un sourire.

Ancienne conseillère régionale puis conseillère municipale dans l’opposition, de 2000 à 2007, elle ancre le droit des femmes dans la politique locale. « Avec Pierre Cohen, nous avons créé des appartements thérapeutiques pour les femmes victimes de violence. Nous les aidons à se reconstruire » explique Madeleine Dupuis.

Au fil de la discussion, elle se souvient des femmes qui descendent dans la rue pour lutter pour leur droit, des lois en faveur de l’IVG… Puis, derrière ses lunettes, son regard se renfrogne, « il y a encore de nombreuses luttes. Une adolescente doit avoir une contraception gratuite et anonyme, la vie de famille ne doit plus être un frein à la carrière d’une femme… »

La conseillère municipale s’inquiète de la situation. Elle craint le recul de la France sur le droit à l’avortement et le peu d’avancées pour la parité sur les listes électorales. Alors, vu qu’il n’y a que 24 heures dans une journée, Madeleine Dupuis profite de toutes aujourd’hui, pour faire avancer la cause des femmes.

 

Pauline Amiel