A Toulouse, le ministère des solidarités veut renvoyer des enfants sans abris à la rue

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Affiche de la campagne Zéro gosse à la rue. Photo / CTDRLa préfecture veut expulser le Centre Social Autogéré qui accueille actuellement une quarantaine de personnes sans domicile dont plusieurs enfants, tandis que le CREA est en  campagne « zéro gosse à la rue » et revient sur la réquisition et l’autogestion de lieux abandonnés pour venir en aide aux SDF.


Le Collectif pour la Réquisition, l’Entraide et l’Autogestion (CREA) a réquisitionné l’an dernier un immeuble appartenant au ministère des Solidarités et de la Cohésion sociale, laissé alors à l’abandon depuis 2 ans, afin d’y loger des familles sans abris dont 16 enfants. Aujourd’hui, le Ministère engage une procédure d’expulsion tandis que le CREA compte résister et poursuivre sa campagne « zéro gosse à la rue ». « En tout, le CREA a réquisitionné 4 bâtiments à Toulouse » déclare Matouf, membre du Collectif, « des bâtiments abandonnés qui appartiennent au Ministère des Solidarités ou à la communauté jésuite par exemple ». Ceux-ci abritent « une vingtaine de familles dont 45 enfants ». En plus d’offrir un abri, les lieux proposent différentes activités libres et gratuites ainsi que des permanences juridiques et psychologiques tenues par des professionnels bénévoles. Tout ceci fonctionne « de manière autogérée et cela ne coûte rien à l’état, les membres du collectif refusent toute subvention » explique Matouf.

« Tous les habitants sont égaux ici, l’organisation et les règles de vie sont établies collectivement lors de réunions, et les dons de nourriture sont redistribués équitablement entre tous ». Ces denrées alimentaires, ce sont ponctuellement des associations comme les Restos du Cœur qui les donnent, mais également « des boulangers, des particuliers, des centres commerciaux qui participent à la résistance invisible ». Mais malgré cette aide, tout don est le bienvenu. « Nous recherchons toujours du mobilier, des denrées alimentaires, les compétences de chacun pour donner un coup de main aux réparations par exemple. Depuis l’assignation, nous avons aussi besoin de personnes pour distribuer et coller des affiches, ainsi que pour nous faire parvenir des lettres de protestation et de soutien ».

Laetitia Vieillescazes

Centre Social Autogéré du CREA, 70 allée des Demoiselles à Toulouse.