Toulouse. Elles avaient torturé pendant 3 ans une jeune handicapée

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Toulouse. Elles avaient torturé pendant 3 ans une jeune handicapée
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Une mère et sa fille vont se retrouver cette semaine dans le box des accusés devant la cour d’assises de Haute-Garonne. Elles vont être jugées pour avoir maltraité et torturé Judith, la compagne de la fille, pendant 3 ans.

C’est une histoire a priori ordinaire qui s’apprête à être jugée ce lundi devant la cour d’assises de Haute-Garonne. L’histoire d’un couple qui s’est aimé, mais la violence a fini par les séparer. À partir du 2 décembre, 2 femmes vont prendre place dans le box des accusés, et une 3ème s’installera sur le banc de la partie civile.

Anaïs est soupçonnée d’avoir maltraité sa compagne, Judith, âgée de 22 ans. Elles se sont rencontrées il y a plusieurs années dans un foyer spécialisé pour déficients mentaux, rapporte la dépêche du Midi. Les actes de barbarie se seraient déroulés dans l’appartement de la mère d’Anaïs, situé dans le quartier Empalot, à Toulouse. Cette dernière aurait été complice des violences commises par sa fille, d’octobre 2014 à octobre 2017.

Des conditions de vie inhumaine

Chaque mois, l’allocation adulte handicapée encaissée en liquide par la victime est interceptée par la mère de sa compagne, pour les frais d’entretien. Anaïs commence peu à peu à frapper Judith, puis la violence s’installe définitivement.

La belle-mère l’oblige à dormir par terre. Elle doit faire le ménage tous les jours à 6 heures, et est réveillée avec un grand verre d’eau froide. Les violences physiques fusent : coups de passoire et de spatule sur les mains si les tâches sont mal effectuées, nuits sur le balcon, dans le froid et aspergée d’eau de javel…

Mais la belle-mère est un ange à côté de sa fille. Elle force Judith à boire de l’huile de friture, l’attache aux barreaux du lit pour lui frapper la tête, la poitrine… Des violences quotidiennes pour n’importe quelle occasion.

L’accès aux toilettes lui est interdit de manière définitive, elle doit utiliser une bouteille en plastique pour se soulager et ingurgiter ses excréments. Elle est brûlée avec des cigarettes et est contrainte de les avaler. Elle reçoit même un jour un couteau de boucher qui vient se planter dans sa cuisse.

Elle restera sous l’emprise de sa « belle » famille jusqu’au 23 octobre 2017. Anaïs s’emporte une énième fois contre Judith. Elle est fouettée avec une ceinture, puis étranglée, jusqu’à perdre connaissance.

Elle crache du sang, mais son agresseur ne relâche pas la pression. Elle tente de l’étouffer avec un coussin. Le lendemain soir, la belle-mère met Judith à la porte, qui s’en va porter plainte à la police.

Une fois sortie de l’emprise des 2 femmes, la victime décrit aux policiers de la brigade de protection des familles (BPF) les tortures subies à répétition. Le verdict de cette terrible histoire est attendu le vendredi 6 décembre.

 

Raphaël Crabos