Toulouse. Le maire prend un arrêté « anti-bivouac »

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Toulouse. Le maire prend un arrêté « anti-bivouac »
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Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc a annoncé ce jeudi 12 septembre qu’il allait prendre un arrêté « anti-bivouac ». Une mesure qui ne plaît aux associations.

Des habitations de fortune, principalement des tentes, avec des familles se multiplient dans les rues de Toulouse. Dans un communiqué, Jean-Luc Moudenc a précisé qu’il avait pris un arrêté anti-bivouac pour éviter que ces conditions dégradantes perdurent. « On ne peut tolérer que des familles avec enfants puissent vivre dans de telles conditions. La plupart d’entre elles ne sont pas des ressortissants européens et il revient à l’Etat, de par la Loi, de les prendre en charge. Evidemment, nous faisons tous le nécessaire pour augmenter le nombre de places pour héberger les demandeurs d’asile, mais je constate que les besoins restent malheureusement largement supérieurs à l’offre ».

Le DAL réagit

Entre l’édile toulousain et les associations, les passes d’armes se sont multipliés sur ce sujet. Face à cet arrêté, le DAL 31 (Droit Au Logement) a déclaré dans un communiqué que la vraie raison d’interdire les tentes et les bivouacs est ailleurs. « Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, a annoncé qu’il allait prendre un arrêté anti-bivouacs pour réprimer les personnes vivant sous-tente dans les rues du centre-ville et a attaqué les associations qui leur viennent en aide. Donc, on fait disparaître les tentes, mais que fait-on des personnes et familles avec enfants contraintes de vivre dans ces installations ? Au lieu d’intervenir sur les signes extérieurs de pauvreté, nous invitons M. Moudenc à œuvrer pour la dignité humaine de tout.e.s. », a déclaré le DAL.

Le maire explique plus loin se trouver démuni depuis face au manquement de l’Etat en matière de solutions d’hébergement pour les migrants. « Ce problème n’est pas spécifique à Toulouse. En avril dernier, avec douze autres Maires de grandes villes, face à l’augmentation croissante des migrants, nous avons demandé à l’Etat de prendre la mesure des choses et mettre des moyens plus adéquats ».

En 2015, le tribunal administratif de Nice avait annulé un arrêté anti-bivouac ciblant « toutes les populations qui occupent le domaine public », pris 2 ans plus tôt par le maire LR de la ville, Christian Estrosi.

 

   Pierre-Jean Gonzalez