Toulouse. Des sanctions financières pour les correcteurs grévistes

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Toulouse. Des sanctions financières pour les correcteurs grévistes
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Le rectorat de Toulouse a annoncé qu’une retenue sera effectuée sur les salaires des professeurs correcteurs qui ont fait de la rétention de copies en juillet dernier. Ils encourent jusqu’à 15 jours de retenue sur leur paye.

Alors que la rentrée des classes vient de s’achever pour les écoles du 1er et du 2nd degré, le rectorat de Toulouse a confirmé ce mercredi 11 septembre qu’une retenue sur salaire sera effectuée pour les professeurs correcteurs qui ont fait de la rétention de copies en juillet dernier lors de la session 2019 du baccalauréat. Pourtant, ces retenues sur salaire n’apparaissent pas sur les bulletins du mois d’août. Le rectorat a confirmé qu’elles seront étalées sur plusieurs mois.

Rien qu’à Toulouse, ils pourraient être plus d’une centaine à être concernés par cette mesure. Certains enseignants risquent d’avoir une drôle de surprise à la fin du mois ou en octobre, alors que dans d’autres académies, le SNES-FSU est monté au créneau en apportant son soutien aux enseignants menacés d’être sanctionnés. C’est le cas notamment pour l’académie de Montpellier, rapporte la dépêche du Midi.

Pour rappel fin juin, quelques jours après la fin des épreuves du baccalauréat, près de 110 000 copies faisaient l’objet de rétention en France. Les professeurs correcteurs refusaient de saisir les notes sur les logiciels et de rendre les copies à l’académie. Plus d’une dizaine de milliers de copies étaient retenues dans celle de Toulouse.

Excédé par le comportement des grévistes, le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer avait annoncé au micro de RMC que « des sanctions financières allaient être prises pour les personnes ne souhaitant pas rendre les copies à temps ». Une retenue sur salaire qui pouvait aller jusqu’à 15 jours, avait-il déclaré.

Des poursuites pénales possibles

Une décision contre laquelle le SNES-FSU entend s’opposer, considérant que cette retenue impacterait énormément le budget des enseignants, qui ont agi pour « défendre leur métier et l’avenir des élèves ».

De son côté, le rectorat de Toulouse explique que le nombre de jours retenus s’effectuera en fonction des jours de grève constatés, et sera échelonnée sur les salaires pendant plusieurs mois. Aucune sanction disciplinaire n’a de prime été prise à l’encontre des enseignants grévistes.

Outre ces décisions financières, les professeurs grévistes se sont exposés à des poursuites pénales. Aucun rectorat n’ira sûrement jusque là, mais le Code pénal indique que la rétention de documents est passible de 3 ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amendes.

Les copies étant la propriété de l’État, les détenir sans y avoir l’autorisation pourrait être considéré comme une atteinte à la correspondance, et donc passible de poursuites.

 

Raphaël Crabos