Semaine chargée pour les syndicats. Après la grève dans l’éducation nationale et celle des gardes forestiers, ce sont les agents des finances publiques qui ont manifesté, hier. Plus de 36% des 1200 fonctionnaires en Haute-Garonne se sont mis en grève contre leurs conditions de travail.
« C’est un ras-le-bol général sur les emplois, les missions et les salaires ! » Christian Terrancle, conseiller régional au SNUI Sud Trésor s’inquiète de la situation. Une centaine d’employés a affronté la neige pour manifester devant la direction régionale de la situation alarmante dans les services.
« Les finances publiques doivent toujours donner l’exemple. Donc chez nous, ce n’est pas un départ à la retraite sur deux non remplacé, c’est 2/3 » regrette Christian Terrancle. Pour les manifestants, cette situation ne peut plus durer. Le nombre de fonctionnaires ne cesse de diminuer et pourtant, la charge de travail reste la même. « Encore 28 postes vont disparaître. Nous sommes en grande souffrance » s’inquiète cette syndicaliste du SNUI Sud Trésor.
La crise aggrave la situation
La grève, nationale, a fermé douze services en Haute-Garonne dont ceux de Colomiers, Rangueil et du Mirail. Ailleurs, le service minimum est assuré. Les agents des finances publiques veulent alerter leur directeur inter-régional sur leurs conditions de travail. « On ne peut pas lutter. En Haute-Garonne, on estime la fraude fiscale à 1 milliards d’euros. Comment voulez-vous qu’on fasse ? » interroge Christian Terrancle.
Avec la crise, les conditions d’accueil du public ne peuvent plus être tenues. De plus en plus de monde ne peut plus payer ses impôts. « Il y a des tensions. Plusieurs agents ont été agressés. Ca ne peut plus durer » indique Christian Terrancle.
Sortie de la réunion avec le directeur inter-régional, la cinquantaine de manifestants qui a été reçue, est mitigée. « C’était plus deux monologues qu’un réel dialogue. Mais il a pris note de nos revendications et va les faire remonter, explique Boris Baudouin, représentant de la CGT, de toute façon, on fera à nouveau grève le 29 février. »
Pauline Amiel