Homodonneur et EFS sur la même longueur d’onde, à Toulouse

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Homodonneur lutte pour que les homosexuels masculins puissent donner leur sang. Photo / CTDR

Les Homodonneurs sont dans tous les médias en ce moment. Après le coup d’éclat du docteur Calot, la semaine dernière sur Carré d’info, l’association du droit au don de sang pour les homosexuels masculins continue sa mobilisation pour qu’une décision soit enfin prise.

 

« Nous demandons la fin de la suspension du docteur Calot » indique Maxime Lecourt, un des membres fondateurs d’Homodonneur. Selon les militants, les propos qu’a tenu le docteur de l’établissement français du sang (EFS) sont plus dûs « à l’ignorance qu’à l’homophobie ». Au micro de Carré d’info, il avait expliqué qu’« un vagin est fait pour avoir des rapports sexuels, un anus non. » Et il avait évoqué « l’homme normal, marié, père de famille ».

Seulement le docteur Calot s’est excusé, a reconnu son erreur et a été suspendu par l’EFS. « Pour nous, c’est suffisant. L’EFS doit le réintégrer maintenant. Nous connaissons le docteur Calot depuis longtemps et il n’est pas homophobe » insiste Maxime Lecourt.

 

La mobilisation continue

Il attend aujourd’hui la réunion promise par le président de l’EFS. Si cette bourde a mis Homodonneur dans la lumière, le collectif craint qu’il ne lui fasse aujourd’hui de l’ombre. « On ne veut pas que ça soit une excuse pour éviter de parler du vrai sujet, s’inquiète Maxime Lecourt, notre but est qu’il n’y ait plus d’entraves injustifiées au don du sang. »

Les Homodonneurs refusent d’avancer la discrimination ou l’homophobie pour justifier leur lutte. D’ailleurs, ce n’est pas vraiment une lutte puisque « tous les partenaires sont d’accord pour autoriser les homosexuels hommes à donner leur sang. C’est juste qu’aucun politique ne prend le risque de se lancer » regrette Maxime Lecourt. Plusieurs ministres et membres des institutions concernés affirment être pour l’élargissement du prélèvement à tous.

Alors, si tout le monde est d’accord, quel est le problème ? « Les pouvoirs publics sont encore traumatisés par l’histoire du sang contaminé. Tous se disent que s’il y a un problème, ça va retomber sur eux » constate Maxime Lecourt. A l’heure où le sang manque en France, la réintégration des homosexuels masculins dans le circuit des transfusions augmenterait les stocks de 5 jours, selon Homodonneur.

 

Pauline Amiel