Toulouse. Un marabout dépouille un homme de 100 000 euros

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Toulouse. Un marabout dépouille un homme de 100 000 euros
Toulouse. Un marabout dépouille un homme de 100 000 euros

Un cadre de 51 ans victime d’un marabout a dépensé près de 100 000 euros en vain. Le « médium » vient d’être condamné par le tribunal correctionnel de Toulouse.

Maître Diakité, ou Maître Alex, c’est au choix, se présentait comme un médium. Il garantissait grâce à ses services la fidélité, à qui voudrait bien sûr le payer… et le croire. Et à des moments, cela fini par payer. Après une première consultation à 300 €, la victime a continué les retraits, virements et mandats cash à destination de la Guinée.

Cinq mois plus tard, la victime a dépensé 96 200 €, en partie pour payer un professeur pour qu’il organise des rituels plus poussés. Une situation survenue au mauvais moment pour la victime, qui venait de quitter sa femme et ses enfants, et avait vendu sa maison. Sans plus aucun argent en poche et toujours seul, le cadre en assurances de 51 ans s’est rendu compte de la supercherie et a finalement déposé plainte auprès de la police.

2 ans de prison dont 1 an avec sursis

Convoqué à 2 reprises par le tribunal correctionnel de Toulouse, Maître Diakité aurait dû se présenter le 11 juin dernier pour son jugement. Mais à ce moment là il était en Guinée. Il a donc été condamné en son absence à 18 mois de prison ferme avec un mandat d’arrêt à la clé. De retour sur le territoire national le 6 juillet, il a été accueilli par la police aux frontières à l’aéroport Toulouse-Blagnac. Il assure cependant ne pas avoir eu connaissance de son jugement et a formulé une opposition à la décision du 11 juin.

Pour son avocat, il ne s’agit pas là d’une escroquerie à proprement parler. C’est la victime qui est venue au marabout, et non l’inverse. Il rappelle également qu’en Afrique, les marabouts sont considérés comme des prêtres. Ils ont une vraie place, rapportent nos confrères de la dépêche du Midi.

Les réquisitions du procureur de la République ont été suivies par le tribunal, qui a minoré la peine prononcée en première instance. Le prévenu a été condamné à 2 ans d’emprisonnement, dont 1 an avec sursis et mise à l’épreuve. La partie ferme est donc aménageable, sans doute sous bracelet électronique. Il devra au préalable rembourser la victime, aujourd’hui ruinée. Soit près de 100 000 euros.

 

Raphaël Crabos