Toulouse. Des matériaux recyclés pour refaire les chaussées

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Des matériaux recyclés pour refaire les chaussées
Des matériaux recyclés pour refaire les chaussées
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À première vue, ce nouveau procédé n’est pas si différent du bitume, il reste noir comme les enrobés traditionnels. Mais il comporte une innovation importante : un liant végétal.

Un premier test réalisé l’année dernière sur une portion de 300 mètres d’une route départementale avait été concluant. Eiffage et Toulouse Métropole ont donc décidé de réitérer l’expérience mais cette fois-ci sur un axe beaucoup plus important et emprunté.

Depuis plusieurs jours, une route du nord-est de l’agglomération ne comporte plus de bitume classique mais de la poix, un liant végétal issu de l’industrie papetière.

Cette matière est un résidu du procédé habituellement utilisé pour créer le papier kraft. Parmi ses nombreux avantages, la matière peut être traitée à froid, contrairement au goudron qui nécessite d’être chauffé, et consomme donc par la même occasion énormément d’énergie et rejette des émissions de gaz à effet de serre.

Des matériaux recyclés

La couche d’enrobé à réparer est raclée, puis réutilisée pour produire le nouveau produit de surface. Une technologie qui utilise donc des matériaux recyclés, auxquels est ajouté un liant 100 % végétal. Le goudron n’est plus jeté une fois enlevé. Côté santé, il devrait améliorer considérablement le travail des agents chargés de rénover la chaussée, explique le vice-président de Toulouse Métropole, Grégoire Carneiro, à nos confrères de 20 minutes.

Cette nouvelle technologie s’inscrit dans le plan « Climat air énergie » de la ville. Ce dernier prévoit une réduction d’ici 2030 de 40 % des émissions de gaz à effet de serre. Les performances restent les mêmes qu’un enrobé classique, avec une durée de vie estimée entre 20 à 30 ans.

Le seul problème rencontré pour le moment concerne le coup de fabrication de l’enrobé biosourcé, 5 % plus élevé que d’ordinaire, mais les quantités sont pour le moment faibles. À terme, l’objectif est de réduire les coûts pour obtenir un prix de fabrication équivalent voir inférieur.

D’autres routes pourraient être refaites, utilisant avec la même technique, si les résultats de cette expérience s’avèrent concluants.

 

 

Raphaël Crabos