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À Toulouse, la littérature s’écrit en braille

Adeline Coursant, directrice du CTEB
Adeline Coursant, directrice du CTEB

Le braille, ou la manière de lire avec les mains. Ce système d’écriture tactile à points saillants, inventé il y a près de 200 ans, perdure à Toulouse notamment grâce au Centre de Transcription et d’Édition en Braille (CTEB). À la clé un objectif simple : donner accès à toutes et à tous à la culture.

« Le braille c’est un autre mode d’écriture et de lecture. Le braille n’est pas une langue, c’est un code ! », affirme Adeline Coursant, directrice du CTEB. Le système de transcription est aujourd’hui généralisé. Les personnes déficientes visuelles qui lisent le braille, peuvent le faire dans deux versions : le braille intégral et le braille abrégé. Une gymnastique aujourd’hui nécessaire pour diminuer les coûts de production et le volume des documents en braille.

Pour en revenir à ses origines, c’est grâce à Monique Truquet, chercheuse toulousaine en informatique à l’Université Paul Sabatier, que le Centre de Transcription et d’Édition en Braille a pu voir le jour en 1989. L’idée remonte quant à elle à l’année 1966. Monique Truquet a créée le premier logiciel de transcription en braille. Une invention qui s’est présentée jusqu’au pays de l’Oncle Sam, à savoir les États-Unis. L’association permet aujourd’hui aux personnes aveugles*, la transcription de journaux, de livres et même de relevés bancaires.

Aujourd’hui, le Centre de Transcription et d’Édition en Braille est composé de 7 salariés et d’une quinzaine de bénévoles. Parmi les salariés, trois transcriptrices, une rédactrice, deux techniciens d’imprimerie.

Le centre propose une transcription du français au braille, pas seulement en région Occitanie mais également au niveau national. La demande vient aussi de nombreux pays francophones comme la Suisse, le Québec ou encore des pays d’Afrique.

80 livres transcrits chaque année au CTEB

Le Centre de Transcription et d’Édition en Braille a su trouver un équilibre autour de trois secteurs d’activités : la librairie, les collectivités et le secteur privé. Cette diversification s’explique par le coût important d’un livre transcrit. Adeline Coursant nous indique « qu’un livre en braille coûte 550€ à produire. C’est très onéreux mais c’est le temps passé à la transcription. Au maximum, on va revendre ce livre 122€ pour une médiathèque et 61€ pour un particulier. Mais il y a aussi le prix des imprimantes. Des machines qui coûtent chers, entre 30 000€ et 100 000€ pour certains».

Le premier secteur d’activité voulu par le centre reste la librairie en braille, la transcription de livres pour tous les âges. Ces livres sont ensuite vendus sur internet ou par téléphone. Mais en chiffre d’affaires, ce sont les banques qui arrivent en tête. À Toulouse, ce sont 1 300 ouvrages en braille qui sont disponibles. Chaque année, le centre transcrit environ 80 œuvres littéraires. Les personnes déficients visuelles peuvent les acheter mais pas que. Il y a aussi les médiathèques et librairies de France.

Pour compenser le coût de production, une subvention du ministère de la Culture les aide à travailler sur les ouvrages. Cette subvention permet de faire vivre le Centre de Transcription. D’autres activités leur permettent aussi de compenser ces pertes. L’équipe du CTEB transcrit des magazines, des journaux de collectivités comme le magazine de Toulouse par exemple et des relevés bancaires. Il s’agit de leur principale activité en terme de chiffres d’affaires. « Par mois, cela équivaut entre 7 000 et 10 000 relevés bancaires. Il n’existe pas de machine automatisée pour leur mise sous pli, alors nous faisons appel à des bénévoles ».

Néanmoins, le numérique gagne aussi du terrain sur le braille. Une avancée moins volumineuse qui permettrait à tous de lire le braille à moindre coût. Pour Adeline Coursant, « toutes les générations ne sont pas formées à l’utilisation d’internet. À l’heure actuelle, le braille papier reste donc primordial ».

Virginie Tsiao

La rédactionhttps://www.toulouseinfos.fr
Pierre-Jean Gonzalez, rédacteur en chef de toulouseinfos.fr a collaboré avec de nombreux médias avant de prendre la direction du site toulousain, qui existe depuis 10 ans.

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