Les Barbues s’invitent chez les Illustres

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En juillet dernier la barbe-Toulouse embarbait Marianne à Puylaurens. Photo / CTDRLe collectif féministe La Barbe menait mercredi dernier sa 100ème action pour protester contre l’hégémonie masculine dans les secteurs de pouvoir. L’occasion de revenir sur le parcours et les aspirations des Barbues…

 

Le groupe féministe a fêté mercredi dernier sa 100ème action sur la place du Capitole. Il s’agit d’un collectif militant contre l’hégémonie masculine dans les secteurs politique, économique, médiatique, culturel. Les membres s’invitent dans les assemblées où l’on retrouve « majoritairement, voire exclusivement, des hommes. » Les activistes arborent alors une fausse barbe et tiennent des discours ironiques à la gloire de la suprématie des hommes pour mettre en évidence la sous-représentation des femmes dans les milieux de pouvoir. « Les hommes sont surreprésentés, les chiffres sont ahurissants » s’indigne Michèle Horlaville, porte-parole du collectif de la Barbe à Toulouse.

Lors de la 100ème, les militantes toulousaines ont occupé l’escalier conduisant à une réunion dans la salle des Illustres, lieu qu’elles estiment « représentatif de la prédominance masculine. » D’autres actions ont été menées parallèlement dans de grandes villes françaises comme Paris, Lyon ou Bordeaux ainsi qu’en Suède et au Mexique. A la question de savoir quoi faire pour atteindre cette parité, Michèle Horlaville répond : « faire appliquer les lois françaises et européennes qui ne le sont pas, notamment celles qui prônent l’égalité des salaires à travail égal ». Elle incrimine également la répartition des tâches domestiques qui a peu évolué et représente un frein à l’ascension sociale des femmes. « Elles n’ont pas le temps de se consacrer à une carrière. » souligne Michèle Horlaville.

 

Et la place des hommes dans tout ça…

« J‘aime les hommes » affirme la porte-parole. « Nous ne demandons pas la suprématie féminine mais la parité » explique-t-elle. Même si les activistes sont toutes des femmes, certains hommes comptent parmi les membres de l’association « Les amis de la Barbe ». Quant à ceux qui assistent aux interventions, « la plupart du temps, ils sont avant tout surpris, mais il est déjà arrivé d’entendre crier « à poil! », même dans les hautes sphères ». Pourtant, « les hommes aussi seraient plus heureux dans une société paritaire » assure-t-elle, avant de conclure : « le monde compte 51 % de femmes, il est juste que cette proportion soit respectée. »

 

Laetitia Vieillescazes