Colère des profs : la pédagogie ne fait plus école

435

Les syndicats d’enseignants ont manifesté ce jeudi pour exiger l’abandon du projet de réforme lancé par le ministre de l‘Education nationale. Photo / CTI

Les syndicats d’enseignants appelaient à une grève nationale ce jeudi pour exiger l’abandon du projet de réforme lancé par le ministre de l‘Education nationale.

 

Jeudi matin, la manifestation toulousaine contre le projet de réforme de l’évaluation des professeurs partait de la place Arnaud Bernard pour rejoindre le Rectorat. De nombreux syndicats de l’enseignement étaient présents. Ils récusent la suppression de l’évaluation pédagogique des enseignants. A ce jour, ils sont évalués par leur chef d’établissement de manière administrative ainsi que par un inspecteur pédagogique formé à la discipline enseignée. Le projet avancé par Luc Chatel vise à supprimer la notation pédagogique qui compte actuellement pour 60 %.

Les syndicats s’insurgent contre le fait que les compétences en matière de transmission du savoir ne seront plus correctement évaluées. Leur juge ne possédera pas non plus les connaissances spécifiques aux disciplines enseignées. Il s’agit « d’un véritable déni de la profession » s’indigne Christophe Manibal, professeur de philosophie et secrétaire départemental du SNES-FSU de Haute-Garonne.

Une délégation intersyndicale a été reçue par le rectorat dans l’après-midi. Corinne Vaulot, responsable départementale de la CGT, dit « avoir été écoutée, mais pas entendue ». Elle s’inquiète du climat de concurrence entre collègues et entre établissements généré par les réformes récentes et à venir ainsi que de la « souffrance morale » grandissante au sein du corps enseignant.

 

Une culture d’entreprise

Le projet fait suite à plusieurs réformes telles que la suppression prochaine de 14 000 postes ou la généralisation des lettres de mission. Celles-ci enjoignent à répondre à des objectifs tels que la diminution du taux de redoublement, la progression des résultats, l’accroissement ou la réduction du nombre d’orientations dans certaines voies. Ces méthodes sont perçues comme empruntes au secteur privé et tout à fait inappropriées au secteur public. Il s’agit « d’une véritable politique d’entreprise, totalement inadaptée au domaine de l’enseignement » se révolte Christophe Manibal.

De nouvelles mobilisations sont prévues en Janvier 2012.

 

 

Laetitia Vieillescazes