Procès : Houria Bouteldja affirme qu‘elle « n’a pas les moyens d’être raciste »

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Une manifestation était organisée devant le tribunal pour soutenir Houria Bouteldja. Photo / CTICe mercredi, Houria Bouteldja, porte-parole du Parti des Indigènes de la République et militante contre le racisme, comparaissait devant le tribunal de Toulouse. Elle est poursuivie pour « injure raciale » à l’encontre des français.

 

Hier, la porte-parole du PIR, accusée de racisme, comparaissait devant le tribunal correctionnel de Toulouse. La procédure a été initiée par l’AGRIF, présentée comme une organisation d’extrême droite visant le respect de l‘identité française et chrétienne. Elle fait suite à une émission de télévision au cours de laquelle Houria Bouteldja a employé le terme « souchiens » pour désigner les « français de souche ». L’AGRIF a interprété le terme comme étant orthographié « sous-chiens » et lui prête une connotation raciste.

Lors d’une conférence de presse précédant sa comparution, Houria Bouteldja affirme qu‘elle « n’a pas les moyens d’être raciste ». Elle explique que « dans ce système de domination et de privilèges accordés aux blancs, même malgré eux, seuls ces derniers peuvent faire preuve de racisme, du fait de leur position ». Elle note également que « Jean-Louis Borloo avait eu recours à ce néologisme lors d’une interview télévisée, et qu’il n’avait nullement été inquiété. »  Du côté de son avocat, Maitre Braun, on parle d’une « incrimination ridicule » et on ironise sur cette « recherche du tiret perdu ». Le climat de crispation engendré par le débat sur l’identité nationale constituerait un terrain favorable à ce genre de déviances.

 

Un enjeu de politique nationale

Le Parti des Indigènes de la République parle d’enjeux dépassant le cadre du procès et de propagande d’idéologies inquiétantes. Il dénonce l’utilisation et la multiplication des recours aux procès contre les actions estimées « blasphématoires » envers l‘identité nationale. Il accuse ces manœuvres de ne pas avoir pour but d‘obtenir des verdicts favorables mais d’accumuler les assignations en vue de finir par faire taire. Il y voit également une manipulation mensongère prônant l’existence d’un racisme anti-blanc et alimentant la haine xénophobe.

Au terme d’une longue comparution, le ministère public a « pris fait et cause pour l’AGRIF ». Le procureur n’a pas requis de peine mais Houria Bouteldja risque 6 mois de prison et jusqu’à 3 600 euros d’amende. Il faudra attendre le 25 Janvier 2012 pour connaître le verdict.

 

Laetitia Vieillescazes