Toulouse : le Rectorat veut faire appel à des « remplaçants contractuels »

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Après la grogne de septembre dernier (photo), les syndicats enseignants remettent ça. Photo / CTI

L’annonce faite par le Rectorat de Toulouse de faire appel à de jeunes retraités de l’éducation nationale pour assurer des remplacements de professeurs suscite l’indignation au SNES.


Le Rectorat de l’Académie de Toulouse vient de proposer à des enseignants retraités des lycées et collèges de l’académie de poursuivre leur activité « en qualité d’enseignant contractuel », précise Jean-Louis Viguier, responsable du secteur des retraités au Syndicat National des enseignants de 2nd degré (SNES). Proposer des missions de remplacement temporaire à des jeunes retraités est  « une mesure indigne, 105 postes de titulaires remplaçants ont été supprimés cette année sur l’académie de Toulouse et on fait revenir ceux qui sont partis à la retraite, à salaire moindre en plus ». Ainsi, à la fin d’une mission de remplacement, le personnel sollicité ne redevient pas demandeur d’emploi, et donc il ne fait pas gonfler les chiffres du chômage.

Suite à cette annonce, le SNES dénonce la transformation du Rectorat en agence d’intérim, au lieu d’une politique de recrutement de jeunes enseignants formés pour répondre aux besoins du service public d’éducation. « C’est incompréhensible, nous sommes dans une situation où les besoins augmentent et où les moyens diminuent ». Dans un contexte où des milliers de jeunes sont au chômage, « la solution c’est tout simplement de ne pas supprimer les postes des titulaires »,  s’exclame Jean-Louis Viguier. « Cette mesure n’est acceptable ni pour les élèves et leurs parents, ni pour les retraités sollicités », ajoute Bernard Schwartz, co-secrétaire général académique.

Face à ces accusations, Fabienne Tajan, du Rectorat répond que « la priorité pour couvrir les remplacements, ce sont bien sûr les titulaires en poste et les jeunes enseignants. »

Selon le SNES, le Rectorat aura du mal à avoir des réponses positives de retraités de l’éducation nationale « sauf si ces personnes ont besoin d’arrondir leurs fins de mois ». « Pour l’instant, nous avons une dizaine de réponses positives », déclare Fabienne Tajan.

En attendant, la Fédération des Conseils des Parents d’Elèves, incite les élèves et leurs parents à signaler les heures de cours non remplacées sur le site .

 

Marion Pires