Toulouse : un collectif demande des mets de substitution à la viande dans les cantines scolaires

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A l’école, le menu de la cantine fait débat. Photo / CMT Patrice NinDepuis vendredi, le collectif « Générations spontanées » réalise une action de mailing auprès des élus municipaux. Par cette démarche, l’association milite pour des repas de cantine adaptés aux enfants pratiquants.


Crée en 2008, le collectif « Générations spontanées » est une association de femmes combattant contre le racisme et l’islamophobie. « Que ce soit pour les papiers, le logement ou avec ce problème de cantine, nous avons un sentiment de différence de traitement » explique Hélène Vincentini co-présidente du collectif. «  Nous voulons une prise de conscience collective sur le racisme et l’islamophobie » ajoute-t-elle.  Conformément à ce que propose la ville de Lyon, l’association demande à ce que les repas des cantines scolaires soient adaptés à tous. En effet, plusieurs parents d’élèves s’inquiètent de l’alimentation de leurs enfants. «  Les repas équilibrés que nous proposent les cantines comptent 5 composantes dont une pour les viandes. Si les enfants n’en mangent que 4 cela peut être néfaste pour leur santé » souligne encore Helene Vincentini. Après plusieurs réunions sans succès avec les élus municipaux, le groupe de militante tient à faire « avancer » les discussions pacifiquement. En cas de nouvel échec dans les négociations, elles se disent à nouveau prêtent à débattre démocratiquement et « sans rapport de force » avec les membres du conseil municipal.

 

Une municipalité à l’écoute

Depuis quelques semaines, plusieurs rencontres entre l’association  et la municipalité ont été organisées. « Nous sommes à l’écoute, cependant il nous est très difficile de proposer uniquement des repas à base de poissons ou de légumes. » explique Gisèle Verniol, adjointe au Maire. En effet, une modification du « menu de cantine » pourrait engendrer un certain nombre de soucis. Premièrement, le coût du menu devrait être augmenté alors que la municipalité ne cesse de lutter pour qu’il diminue. Ensuite, si l’enfant se voit proposer poisson ou légume chaque midi, il pourrait se lasser de repas trop peu variés. Enfin, les écoliers disposent d’une alimentation de substitution au porc, en cas de changement radical, la région pourrait se heurter aux problèmes de laïcité. « Si nous adaptons toute notre alimentation à l’une ou l’autre religion cela risque de nous attirer des problèmes. Nous avons interdiction d’inclure quelconque pratique religieuse dans le système d’éducation » déclare Gisèle Verniol.

Quoi qu’il en soit, l’adjointe au Maire se dit ouverte à toutes discussions pour faire avancer le débat. « Les enfants peuvent se resservir de frites ou d’autres composantes s’ils le désirent. On fonctionnera comme ça jusqu’à ce que l’on trouve un compromis et j’ai bon espoir » conclue la première adjointe.

 

Buhagiar Rémi