Les policiers municipaux font la grève du zèle

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Les adjoints aux chefs de service de la Police Municipale de Toulouse n’assurent plus qu’un service minimal pour protester contre le manque de reconnaissance de l’administration. Photo / CTDR

Les policiers municipaux de Toulouse sont en « grève du zèle » depuis maintenant quatre semaines. Pour protester contre le manque de reconnaissance de la ville à leur encontre, ils ont décidé de ne plus faire que ce que prévoient les textes, assurant seulement un service minimum.


Depuis maintenant quatre semaines, les policiers municipaux de Toulouse mènent une « grève du zèle » pour protester contre le manque de reconnaissance. Ces policiers, ce sont plus précisément les 31 adjoints aux chefs de service. Ces fonctionnaires de catégorie C sont logés à la même enseigne que les simples agents mais assument une partie des tâches et des responsabilités des chefs de service, sans la moindre contrepartie.

Ces tâches vont de l’élaboration des planning à la responsabilité de 20 à 30 agents armés sur le terrain, dispatchés sur plusieurs secteurs. Désormais, les adjoints font le même travail que les agents, soit celui pour lequel ils sont payés. « Quand on arrive, on attend qu’on nous dise quoi faire. Quand on a un problème, on demande. On ne prends plus de responsabilités », explique Yannick Cheveau, adjoint et directeur régional du Syndicat National des Policiers Municipaux. Et les chefs de service et directeurs de Police Municipale sont débordés. A 19 personnels, garantir une présence permanente relève du casse tête chinois, sans compter la dégradation de l’ambiance chez les municipaux. « On en arrive à l’écoeurement total, ça fait un mois que ça dure », déplore-t-il.

Les adjoints réclament la reconnaissance de leur travail et des heures en plus induites par leur fonction particulière. Ces heures sont payées ou rattrapées, mais la situation n’est pas viable. « On n’est pas contre le fait de prendre des responsabilités, de travailler plus, mais derrière, il faut que ça suive. » La mairie a proposé de faire monter deux personnels en catégorie B, alors que huit remplissent les conditions d’accès. « On demande huit nominations et des primes pour les 23 restants », précise Yannick Cheveau. « On demande pas la Lune, la quatrième ville de France pourrait faire un effort pour 31 personnels sur les 14 000 qu’elle emploie ! »

La grève durera le temps nécessaire pour que les revendications soient entendues. « Les concernés sont très remontés, la situation les touche dans leur engagement et l’administration ne leur donne pas ce qu’ils sont en droit d’attendre », prévient Yannick Cheveau. Mardi dernier encore, la poursuite du mouvement a été votée à l’unanimité.

 

Alice Bru