Les jeunes, nouveaux précaires

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A l’Ostalada, ceux qui le veulent peuvent trouver un accueil de jour, un repas chaud, une douche et des ateliers cuisine. Photo / Crédit Secours Catholique

A quelques jours de sa collecte nationale, les 19 et 20 novembre prochains, le Secours Catholique lance un appel à la solidarité. De plus en plus, la précarité gagne du terrain, touchant durement les jeunes de moins de 25 ans.


Les chiffres sont édifiants : dans la zone Ariège-Garonne, 15,5% de la population vit sous le seuil de pauvreté, avec moins de 950 euros par mois. Parmi eux, 23,5% de jeunes de dix-huit à vingt-quatre ans. Le chômage dans la région touche 23,2% des 19-25 ans, alors que la moyenne tous âges confondus se situe en dessous des 10%. Enfin, 14% des 15-29 ans ne sont ni en formation, ni en activité.

Les jeunes précaires se séparent en différentes catégories. Il y a les migrants, ceux qui n’ont rien ni personne, les jeunes en recherche d’emploi ou en études, ceux qui travaillent sans parvenir à joindre les deux bouts et les jeunes familles ou parents isolés. Certains s’en sortent presque, mais il suffit d’un accident de la vie pour les faire basculer. « La précarité crée l’isolement » explique Alain Cerizola, le président du Secours Catholique Ariège-Garonne. « C’est la responsabilité de l’Etat de prendre ces jeunes en charge ». Par ces mots, il vise l’assouplissement des conditions d’accès au RSA pour les jeunes et l’allongement la durée des allocations familiales au delà de 18 ans pour le dernier enfant.

Le Secours Catholique mène diverses actions dans différentes directions. Le vendredi soir, jour de « désert solidaire » où aucune association ne sort, les bénévoles partent en maraude. L’Oustalada ouvre tous les jours, de même que chaque matin ont lieu les « Petits Déjeuners du Canal ». En accueil de jour aussi, les personnes en difficulté peuvent se retrouver pour un atelier de cuisine. « Pourquoi la cuisine ? Après tout, ça aurait pu être du tricot ou autre chose, pourvu qu’on se retrouve autour d’une table à faire quelque chose ensemble. Mais la cuisine, ça attire plus les jeunes que le tricot… » explique Alain Cerizola.

Le Secours Catholique se charge également de monter les dossiers Droit Opposable au Logement. Une cinquantaine de personnes en ont bénéficié depuis sa création. Enfin, l’association accueille des stagiaires qui se destinent à une carrière sociale ou étudient dans les grandes écoles. « D’un côté, il y a une ouverture à la solidarité, et de l’autre, leur jeune âge permet parfois d’établir un lien d’égal à égal avec des jeunes en rupture familiale qui ne seraient pas allés vers un adulte plus âgé ».

 

Alice Bru