Les ZUS de Midi-Pyrénées concentrent les difficultés

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La zone urbaine sensible de la Reynerie-Bellefontaine est l’une des plus grandes de Midi-Pyrénées. Photo/ CTI

L’Insee vient de dévoiler une étude sur les zones urbaines sensibles (ZUS) de Midi-Pyrénées. Une population peu nombreuse, un risque d’échec scolaire plus élevé qu’en agglomération et une exposition plus importante à la précarité… le portrait des ZUS de la région n’est pas reluisant.

 

Midi-Pyrénées compte 14 des 751 zones urbaines sensibles de France. C’est la région qui détient la plus faible proportion de population vivant en ZUS de la métropole. En 2006, 60 000 personnes y vivaient en Midi-Pyrénées, soit 2,2% de la population régionale. Pour Jean-Philippe Grouthier, directeur régional de l’Insee, « la région a une plus forte concentration de situations difficiles. »
Les zones urbaines sensibles toulousaines de la Reynerie-Bellefontaine et de la Faourette-Bagatelle-Bordelongue rassemblent à elles deux plus de la moitié de la population en ZUS de la région. Elles font partie des plus peuplées de France. La population y est majoritairement jeune et peu diplômée. Dans les quatre zones urbaines sensibles de Toulouse, en 2006, le taux de scolarisation des 16-24 ans y était de 59,1%, contre 74,2% sur la ville rose. Les 15-34 ans étaient quant à eux 58,7% à ne pas avoir leur bac, contre 24,7% pour la commune toulousaine.

 

Mobilité et précarité

Plus encore que dans l’ensemble des ZUS de métropole, leurs habitants sont exposés au chômage. En 2006, 25,6% des 25-64 ans étaient dans cette situation, contre 18,3% au niveau national. De ce fait, la précarité financière des foyers y est très fréquente. « En 2008, 25% des salariés qui y habitaient ont connu au moins deux périodes de travail distinctes au cours de l’année », expliquait Claire Boré de l’Insee.      
La population de ces quartiers a une réelle volonté d’en sortir dès que leur situation professionnelle et financière le leur permet. En 2006, seuls 62,1% des ménages présents dans les ZUS de Toulouse y étaient déjà cinq ans avant. Jean-Philippe Grouthier estime que « sur les 1750 foyers y vivant qui seront suivis cette année, environ 500 n’y résideront plus dans quatre ans. » Il ajoute cependant que la ville « fait en sorte que les zones dégradées le soient moins. Elle aide les populations en situation difficile en mettant en place des mesures positives. » Ainsi, trois projets de rénovation sont en cours sur les quartiers de Bagatelle-Faourette, Reynerie-Bellefontaine et Empalot.     

Vous pouvez retrouver le contenu de l’enquête sur le site de l’Insee ).

 

Marion Pires