En 2001, la catastrophe AZF ravageait Toulouse. Dix ans après le procès en appel débute. Photo / CTDR
En 2001, la catastrophe AZF ravageait Toulouse. Dix ans après le procès en appel débute. A partir de jeudi, dans l’immense salle municipale Mermoz, les juges tenteront d’éclaircir certaines zones d’ombre.
Dix ans déjà ! Nul doute que les toulousains s’en souviennent encore. L’explosion de l’usine AZF avait fait 31 morts et des milliers de blessés. Dès jeudi et dix ans après les faits, s’ouvre le procès en appel qui devrait durer près de 4 mois. Pour lever le doute sur les causes de l’explosion du 21 septembre 2001, tout devrait être réexaminé, la sécurité de l’usine, la piste chimique, mais aussi celle de l’acte volontaire, écartée par le tribunal en première instance.
« Des relents nauséabonds sont possibles dans les semaines à venir. La thèse terroriste sera déployée pour blanchir Total… » souligne Régis Godec, adjoint au maire de Toulouse, sur son compte Twitter. Il note également que l’ex-juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière, qui a dénoncé dans un rapport « les lacunes de l’enquête », devrait être cité comme témoin.
Selon le parisien, environ 180 témoins comprenant notamment des membres d’associations et 31 experts judiciaires sont appelés à intervenir au cours de la procédure
Des enjeux divers
Cela fait presque deux années que les parties civiles attendent la réouverture du dossier. Outre l’aspect pécuniaire, l’association des sinistrés du 21 septembre 2001 se dit « désabusée » par le premier verdict rendu par les juges et espère que toutes les erreurs de la direction de Total Grande Paroisse seront enfin dévoilées.
La municipalité Toulousaine, attend quant à elle la vérité sur ce qui s’est réellement passé. « La Ville n’a pas admis que le propriétaire de l’usine, Grande Paroisse, ait été reconnu moralement coupable mais pénalement innocent, lors du jugement rendu fin novembre 2009 » explique l’élu Pierre Cohen.
L’Association de « Familles endeuillées AZF Toulouse », elle, soutient les familles des victimes et espère leur obtenir des indemnisations à hauteur des préjudices moraux et physiques encourus.
Le ministère public avait requis en première instance 225.000 euros contre Grande Paroisse, une filiale du groupe Total, et trois ans de prison avec sursis et 45.000 euros d’amende contre Serge Biechlin. Ce procès mettra-t-il en lumière de nouveaux éléments ? Réponse d’ici 4 mois.
Buhagiar Rémi