Uni Europa propose son scénario pour sortir de la crise

320

La troisième conférence d’Uni Europa s’est tenue pour la première fois à Toulouse. Photo / CTI

Uni Europa, la fédération syndicale européenne des services, organise pour la première fois son congrès en France, du 3 au 5 octobre. Et c’est à Toulouse, que ce sont réunis 150 organisations syndicales, venant de 50 pays différents.


La troisième conférence d’Uni Europa se tient pour la première fois à Toulouse. « Un choix qui n’est pas fortuit » selon Michel Muller, coordinateur des syndicats français affiliés Uni Europa. Toulouse est une ville à gauche dans une région à gauche, « où une certaine forme de syndicalisme politique est né » explique t-il. Le salon d’ouverture a d’ailleurs rendu hommage à la figure emblématique Jean Jaurès.

Après trois jours de débats entre les 150 syndicats européens participants, la conférence prend fin aujourd’hui. Les thèmes abordés sont le fruit de l’actualité : la crise économique et ses impacts sociaux. Mais l’évènement phare de ces trois jours est sans aucun doute, « la motion d’urgence présentant les mesures et le programme d’action pour combattre la crise et des plans d’extrême austérité présentés à tort comme des solutions ».

Cette motion doit être votée dans l’après-midi, et serait un véritable ordre de bataille européen des syndicats, « pour la première fois, tous les syndicats s’engageraient à faire valoir les mêmes exigences auprès de leurs affiliés et de leurs gouvernements » explique Michel Muller.

 

La motion part du constat que « la politique actuelle est injuste socialement et inefficace économiquement » explique Michel Muller. Il fait référence en particulier aux politiques d’austérité qui sévissent dans plusieurs pays européens. Elles n’ont, selon lui, pour seuls effets d’anéantir la consommation et  donc d’accélérer  la récession économique.

A contrario, la motion propose de relancer la croissance par la consommation et les investissements publics. Mais d’où viendrait l’argent ? « Une politique fiscale harmonisée au niveau européen générerait de l’argent public » répond Michel Muller. Loin de remettre en question l’euro, Uni Europa, prône une politique monétaire commune pour sortir de la crise.

Si la motion est votée, « il faudra que tous les syndiqués affiliés s’impliquent dans ce combat ». Ce qui n’est pas gagné d’avance, « vu l’affaiblissement de l’engagement syndical, en France comme en Europe ».

 

Coralie Bombail