Les squatteurs d’Émergence expulsés

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Les squatteurs d’Émergence se sont rassemblés hier après-midi sur la place du Capitole. Photo / CTILes trois personnes qui vivaient dans le squat Émergence, avenue Jean Chaubet ont été expulsés hier matin par la police. Une décision qui affecte les squatteurs et toute la programmation artistique prévue sur ce lieu.


Le squat Émergence a été vidé de ses habitants par la police, hier matin. Les trois squatteurs occupaient les lieux depuis mai dernier, alors que ceux-ci étaient restés inoccupés plus de 5 ans.

Le local appartient en réalité à Réseau ferré de France, qui n’a pas perdu de temps pour intenter un procès : la décision d’expulsion est tombée le 22 juillet.

En signe de protestation, les squatteurs d’Émergence, accompagnés de nombreux autres squatteurs solidaires et d’associations, comme le DAL (Droit au logement), se sont rassemblés hier après-midi sur la place du Capitole. « On revendique un droit d’usage sur  un bâtiment vide, surtout qu’aucun projet n’est prévu par RFF sur ce local » explique Clément, un des squatteurs d’Émergence.

Pour les squatteurs, comme pour le DAL, cette expulsion à un mois de la trêve hivernale n’est pas un hasard : « la préfecture se dépêche d’expulser avant la trêve » remarque Brigitte du DAL.

 

Émergence : un lieu de vie artistique

Le squat Émergence n’était pas seulement un abri pour mal logés mais un véritable lieu de vie artistique et culturel. « En quatre mois et demi, on a reçu 71 groupes de 12 nationalités différentes » souligne Clément. Émergence a en effet accueilli de nombreux concerts, des peintures et autres performances artistiques, « on pratiquait le prix libre » précise t-il.

Pour cette activité les squatteurs ont même faits des travaux dans le local, « on a refait la plomberie, la peinture et on a réaménagé le lieu ».

Le squat, plus qu’une solution d’urgence est une philosophie de vie, basée « sur la récupération de tout ce qui ne sert pas, que ce soit pour habiter, pour s’alimenter ou pour créer. En ces temps de crise, il faudrait penser à utiliser les bâtiments vides pour faire du développement socioculturel » suggère Clément.

En attendant d’en savoir plus sur leur sort, les squatteurs vont essayer de maintenir la programmation artistique coûte que coûte, dans d’autres squats de la ville.

 

 

Coralie Bombail