France nature environnement met le feu aux poudres…

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Image d’illustration. Photo / CTIFrance nature environnement Midi-Pyrénées a dressé hier un état des lieux alarmant de la sécurité industrielle en France, et dans notre région. 10 ans après l’explosion d’AZF, les pouvoirs publics n’auraient pas tiré les leçons de cette catastrophe.

 

Hier, Toulouse commémorait les 10 ans de l’explosion d’AZF, lors d’une cérémonie commune sur l’ancien site de l’usine. A l’heure où des centaines de personnes se recueillaient devant la stèle des victimes, France nature environnement (FNE) Midi Pyrénées a préféré attirer l’attention sur les conditions de sécurité toujours insuffisantes sur les sites industriels à hauts risques.

Midi-Pyrénées compte 36 établissements classés Seveso (soumis à des obligations en matières de préventions d’accidents majeurs), dont 22 sont en « seuil haut ».

Or, « ces sites à hauts risques sont soumis à un seul contrôle par an, et les autres, à un contrôle tous les 3 ans » souligne Michel Dubronel, vice président de FNE. Un constat loin d’être satisfaisant pour l’association, qui dénonce le manque d’inspecteurs en France spécialisés Seveso.

 

Quelles inquiétudes à Toulouse ?

La Loi Bachelot 2003 prévoit la mise en place de plans de prévention des risques technologiques (PPRT) pour les établissements Seveso à hauts risques. En Midi Pyrénées, sur 22 entreprises de ce genre, seulement 8 ont un PPRT. Parmi les abonnés absents, la SNPE, « sur laquelle nous n’avons aucunes informations concernant sa dangerosité et qui de plus, se situe à côté du cancéropole » s’inquiète José Cambou, vice présidente de FNE Midi-Pyrénées.

Si l’association reconnaît l’utilité de la loi Bachelot, certains PPRT établis suscitent la polémique. C’est le cas du plan de prévention d’ESSO SAS. Celui ci, arrêté par la préfecture, prévoit l’expropriation de nombreuses entreprises alentours, limite l’implantation de nouvelles installations et impose des aménagements aux bâtis existants. Or la mise en conformité des habitations est à la charge des propriétaires à 70%.

Mais selon les calculs du PPRT, l’expropriation serait moins coûteuse que le déplacement du site. La mairie de Toulouse a porté un recours administratif contre l’arrêté préfectoral, auquel s’est joint la FNE Midi-Pyrénées.

 

En outre, la dépollution des ballastières proches du site AZF est toujours à l’étude par le ministère de la défense. En effet, des poudres à munition de la guerre 14-18 sont encore enfouies dans les sous-sols du site, et peuvent représenter un risque d’explosion. Les recherches en cours doivent trouver le moyen de les extraire et de les traiter.

 

Coralie Bombail