P.A.P.O.N : un prix de la honte décerné aux préfets

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Le Centre de retension de Cornebarrieu a vocation à recevoir les étrangers qui n’ont pas le droit de séjourner sur le territoire français. Photo / CTDRLe prix PAPON (prix attribué pour obéissance notoire) sera remis ce soir, à Toulouse aux préfets de la République les plus zélés de France en matière d’expulsion. Une idée de l’Association pour les arts et l’expression libre (AAEL).


La remise du prix PAPON est une première en France, « c’est une nouvelle façon de protester contre la politique d’expulsion menée par le gouvernement » explique Françoise Bouyer, membre de l’AAEL. Il sera attribué aux trois préfets qui ont réalisé le plus d’expulsions selon les chiffres de 2010. En reprenant le nom de Papon, préfet durant la seconde guerre mondiale, la symbolique est forte. L’objectif est de marquer les esprits, « de faire réagir les hommes politiques et la population, car on ne peut pas tolérer une situation qui nous rappelle ce qui s’est passé il y a 60 ans ».

 

L’évènement est soutenu par de nombreuses associations toulousaines, comme la Ligue des droits de l’homme, la Cimade ou encore le réseau éducation sans frontières 31. Des associations engagées aux côtés des sans papiers dans la lutte contre les expulsions. Et l’actualité de ces derniers mois leur a donné du grain à moudre.

Un des cas les plus marquants est sans doute l’affaire du couple tchétchène emprisonné en mai dernier, avec leur bébé de 7 mois. Ils ont été placés au centre de rétention de Cornebarrieu, alors que la demande d’asile des parents était en cous d’instruction.

L’affaire Kéziban a également suscité l’émoi des associations et de l’opinion, ces derniers mois. La lycéenne d’origine turque s’est faite arrêter en février dernier, alors que ses parents vivent en France en toute régularité. En août, le juge des libertés et de la détention (JLD), a levé la mesure de rétention. Mais la préfecture de la Haute Garonne a fait appel, et le juge est revenu sur sa décision.

 

Malgré les nombreux cas d’expulsions dans le département, il y a peu de chance qu’Henri Michel Comet soit l’heureux bénéficiaire d’un prix PAPON. En effet, il a pris ses fonctions en Haute-Garonne qu’en avril dernier. Cela fait peu de temps pour battre des records…

 

Coralie Bombail