Faire tomber les murs

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Le 9 Novembre 2009 à 17h30, chute du « mur de Berlin » toulousain : l’installation artistique suit la tendance nationale et européenne. Photo / CTDRLe 9 Novembre 2009 à 17h30, chute du « mur de Berlin » toulousain : l’installation artistique suit la tendance nationale et européenne. Une célébration place du Capitole et dans de nombreux médias, une énigme posée au grand public?

 

À Toulouse depuis 4 jours, et jusqu’à 17h30, la capitale allemande semble être le centre du monde, ou au moins de la place du Capitole, grâce à un mur symbolique prêt à s’effondrer.

Non, ce n’est pas une installation d’art contemporain au concept difficile à comprendre, mais bien la commémoration du 20ème anniversaire de la chute du mur de Berlin et du rideau de fer qui coupait l’Europe en deux. En plein centre de la ville rose, une barrière représente ce souvenir. Installée par leGoethe Institut de Toulouse, qui soutient la culture allemande dans le monde et favorise la coopération internationale, financé par le gouvernement fédéral d’Allemagne et les entreprises partenaires.

Aujourd’hui, en souvenir de ce 9 Novembre 1989, l’évènement est célébré dans la surmédiatisation comme cela fût déjà le cas à l’époque, en tant que première émission en direct d’un moment jugé historique et spectaculaire.

Les chaînes nationales françaises vont donc toutes, comme de nombreuses chaînes d’Europe, consacrer une sorte de making-off à ce record légendaire d’audience.

Car c’est également de cela qu’il s’agit, au delà d’un tournant dans l’Histoire européenne et mondiale : la suprématie de l’image véritable sur tout commentaire, et de la force du symbole de ce mur qui tombe. La métaphore est devenue réalité : l’abolition d’une frontière, la foule en liesse libérée d’une situation géopolitique conflictuelle, à tort ou à raison, libre à chacun de juger selon son orientation politique.

C’est donc la mémoire d’une « victoire » pour ceux qui l’ont vécue et le côté didactique destiné aux nouvelles générations qui font de ce mur érigé place du Capitole un sujet délicat.

En effet, bien visible et pas très beau, selon l’avis de nombreux Toulousains, il rappelle l’absence de nombreuses autres commémorations qui n’ont pas forcément leur place, et surtout pas la même représentativité.

Que dirait-on d’un wagon de train installé au beau milieu de la ville pour commémorer l’armistice du 11 Novembre 1918?

 

Anaïs Wahl