Conseil Municipal, dernière cuvée 2009

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Conseil Municipal, dernière cuvée 2009. Photo / CMT Patrice NinDans un climat social et politique tendu, les conseillers municipaux de Toulouse avaient un dernier rendez-vous pour débattre en 2009 : la séance d’un bilan difficile en ce jour de neige.

 

Le matin du vendredi 18 décembre 2009, l’Hôtel de Ville du Capitole a des allures frileuses sous les flocons, en attendant que s’ouvre le Conseil Municipal. A l’ordre du jour, délibérations et approbation de la séance du 27 novembre dernier.

Cependant, depuis le début de la semaine, l’actualité locale est secouée de soubresauts politiques et sociaux qui ont mené au cul-de-sac. Tout a débuté lundi avec une grève des salariés de la régie mixte de transports, SMTC-Tisséo. Ce conflit social a pris une tournure politique plus marquée lorsque le député-maire Pierre-Cohen a rendu publique sa volonté de prendre les rênes de Tisséo pour résoudre le conflit, à la place de Stéphane Coppey, actuel président vert chez Tisséo. La hache de guerre déterrée entre le PS et les Verts, le décor du Conseil Municipal était planté.

A l’entrée de la mairie, le personnel du service des jardins et espaces verts en grève depuis mardi ont distribué des tracts aux élus pour les interpeller.

Les participants du Conseil sont arrivés au compte-goutte, retenus par la neige.

Dans une ambiance hivernale, Pierre Cohen entame les propos liminaires pour se voir accusé durant 1h30.

Le maire mentionne une « journée noire », couleur dûe aux résultats peu probants qui s’annoncent à Copenhague, et donc à la responsabilité des collectivités locales de poursuivre leurs actions de leur côté. « Journée blanche » également, dûe à la neige et à un climat social tendu. Le maire se justifie pour sa future présidence de Tisséo, une décision prise pour ramener la paix. Il déplore un conflit très compliqué et insupportable.

Régis Godec, président du Groupe des Verts, souligne lui aussi la déception des écologistes concernant Copenhague. Surtout, il s’indigne dans un long discours au nom de son parti de l’offense faite aux verts via Tisséo, en dénonçant le visage de l’autoritarisme du maire. Cela signifie la rupture de leur accord politique de solidarité lors de l’arrivée conjointe du PS et des Verts à la municipalité.

Du côté de l’opposition, Jean-Luc Moudenc a taxé le maire actuel de cumuler les mandats, et l’a désigné responsable du conflit actuel dans les transports. Et l’accuse d’ « autoritarisme ».

Au centre, Jean-Luc Forget dit parler avec son coeur, et désapprouve ce qu’il appelle une « concentration des pouvoirs » entre les mains du maire.

A tout cela, Pierre Cohen répond vouloir laisser de côté son «procès de cumulard » pour passer aux délibérations, et démontrer par la suite le volontarisme de sa politique offensive par la mise en oeuvre du budget.

Les conseillers municipaux ont pris place autour d’une table chargée de désaccords, réunis par un maire invectivé de toutes parts.

Les chapelles s’invitent les unes les autres à balayer devant leur porte, sans tendresse.

Anaïs Wahl