Les désobéissants de Toulouse et d’ailleurs

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Image d’Illustration. Photo / CTDRAlors que le sommet sur le climat de Copenhague se termine sans accord réel, des militants ont fait le déplacement jusqu’au Danemark pour exprimer un point de vue alternatif.

 

Le député-maire Pierre Cohen s’est rendu à Copenhague la semaine dernière pour représenter Toulouse et les collectivités territoriales, Martin Malvy a fait le déplacement cette semaine pour la région Midi-Pyrénées.

Les désobéissants de France, sont partis de Toulouse à bord de 2 bus toulousains. Ces militants sont allés sur place lutter de manière efficace et radicale, et cependant dans la non-violence. Plate-forme d’échange et réseau informel, les membres du réseau prônent la désobéissance civile et la résistance, dans la lignée directe de l’alter-mondialisme. Ils manifestent parfois déguisés en clowns pour dénoncer la mascarade sociale. Solidaires entre-eux pour dénoncer et agir, ils s’organisent également de manière décentralisée et comptent de nombreux midi-pyrénéens en leurs rangs.

Avec le collectif Copenhague 31 qui avait déjà vu partir Matthieu Monceaux à vélo, ils sont partis pour le sommet mondial à Copenhague contre le réchauffement climatique.

Deux bus de plus de 80 personnes au total ont été affrétés au départ de Toulouse, dont 50% environ étaient désobéissants. Grâce à plusieurs chauffeurs qui se relayaient, ils ont fait le trajet jusqu’au Danemark, par étapes à Paris, Bruxelles, Copenhague enfin. Les moteurs tournaient à l’huile de friture recyclée, une manière de réduire leur empreinte écologique.

Mais sur place, la police danoise, légèrement échauffée par le contre-sommet, a saisi les 250 litres d’huile moteur pour le retour et l’huile bio pour la cuisine,  potentiellement explosive ou dangereuse selon les autorités.

Après des pourparlers entre les préfectures de France et du Danemark, des sit-in et manifestations sur place, la police la leur a finalement rendu. Le ton s’est cependant durci hier lors du grand rassemblement autour du Bella Center où se tenait le sommet de l’ONU, les affrontements entre la police et les manifestants se sont soldés par nombre d’arrestations. Une vingtaine de désobéissants toulousains a été embarquée, avec parmi eux, les chauffeurs du bus. Après avoir passé une nuit en détention, ils devaient être rapatriés par avion à Paris.

Une mauvaise nouvelle pour un des 2 bus resté à Copenhague, avec de l’huile, mais sans chauffeur.

Ils seront quand même venus dire « qu’ils ne sont pas dupes de ce sommet, qui représente pour eux une opération de communication horriblement coûteuse des grands de ce monde, lesquels répondent à une pression sociale d’une prise de conscience mondiale », nous explique Xavier Renou, membre des désobéissants.

Anaïs Wahl