C’est parti pour les soldes d’hiver

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Patrice Journeau, président de l’association des commerçants du quartier Croix-Baragnon, revient sur les soldes. Photo / CTDRHiver comme été, les soldes sont souvent un moment d’effervescence, d’achats compulsifs ou au contraires raisonnés, un profit pour les commerçants comme pour les clients.

 

Patrice Journeau est président de l’association des commerçants du quartier Croix-Baragnon, près de la cathédrale Saint-Etienne, et gérant de la boutique de chaussures haut-de-gamme « Upper ». Nous l’avons rencontré pour qu’il nous livre son avis sur les soldes d’hiver.

Toulouse Infos : En quoi la période à venir sera-t-elle différente de celle des achats de Noël?

Patrice Journeau : « Ça n’a rien à voir. À Noël, on voit des gens qui n’achètent jamais pendant les soldes, tandis qu’au contraire pendant les soldes, on voit des gens qui n’achètent pas le reste de l’année. Ce sont deux clientèles totalement différentes, donc deux sortes d’achats permettent de bien gérer le stock. On peut toucher des gens qui souhaitent acheter de très bonnes chaussures  à -30%. »

T.I. : Que pensez-vous du principe des « soldes flottantes »?

P.J. : « C’est une mesure abusive qui table sur le fait que de la concurrence va être créée, du chiffre d’affaires généré. Or, ce principe est adopté par les grandes marques comme celles situées rue d’Alsace Lorraine, comme H&M ou Zara, qui ont tout intérêt à écouler le stock en milieu de saison. En ce qui concerne les magasins du quartier, lors des deux périodes officielles de « soldes flottantes » qui ont eu lieu l’an dernier, personne n’a appliqué cette mesure. Les indépendants ou les magasins de luxe comme nous refusent de se tirer une balle dans le pied car certaines personnes ne viendraient que pendant ce genre de période. Alors non, et merci Madame Lagarde! »

T.I. : Avez vous remarqué l’influence de la crise sur les comportements d’achat?

P.J. : «  Du côté des achats masculins de vêtements et de chaussures, apparemment non. Pour ma part, le magasin a réalisé une très bonne année, la meilleure depuis 5 ans. La saison et le froid sont arrivés tard, c’est-à-dire trop tard pour vendre, et je pense que mes collègues attendent les soldes avec impatience, notamment pour les vêtements féminins. »

T.I. : Donc, les gens n’achètent pas vraiment moins?

P.J. : « Comme je vous le disais, nous avons une très grosse augmentation du chiffre d’affaires en 2009. Les clients à la marge qui n’osent pas réellement acheter de bonnes chaussures sont peut-être perdus, provisoirement. Par contre, les autres n’ont pas cessé de consommer, ils ont même mieux ou plus consommé. Il y a eu un retour de la clientèle vers des valeurs plus sûres, pour s’acheter des objets peut-être plus chers mais plus durables aussi. »

T.I. : Qu’attendez-vous de ces soldes-là en particulier?

P.J. : « Je me suis programmé un léger recul de mon chiffre d’affaires pendant les soldes. C’est le consommateur qui décidera, bien sûr, j’ai toujours de la marchandise en stock. Mes soldes sont de « vraies  soldes », on ne vas pas acheter spécialement pour cette période comme beaucoup de magasins. »

 

Propos recueillis par Anaïs Wahl.