Nuit blanche pour les discothèques

349

Image d’Illustration. Photo / CTDRComme pour leurs voisins européens, les discothèques françaises ont désormais le droit de fermer leurs portes au petit matin. Cette mesure générale n’est plus fixée par arrêté préfectoral selon les départements, mais stipulée par décret, applicable sur l’ensemble du territoire. Le syndicat national des discothèques soutient ces horaires dans la lutte contre l’alcool au volant. Jean-Jacques Lasserre, patron du complexe du Ramier répond à nos questions.

 

Toulouse Infos : Que vont changer concrètement ces nouveaux horaires, pour vous comme pour les clients?

Le Ramier : C’est une très bonne mesure qui joue pour la tranquillité du patron, du client, et de la sécurité routière. Avant à 6 heures du matin, on était obligés de mettre des centaines de personnes dehors sans se soucier de leur état, maintenant on les laisse tranquilles une heure de plus. Cela n’a aucune incidence sur le chiffre d’affaires, pas plus que sur le malaise qu’on peut ressentir aujourd’hui dans les discothèques. Avec les permis à point et l’interdiction de fumer, les gens préfèrent faire des soirées chez eux plutôt que de risquer un contrôle routier. Nous sommes le cheval de bataille de la sécurité routière, avec des contrôles routiers devant les discothèques en permanence.

T.I. : Ce délai de une heure et demie blanche entre le dernier verre et la sortie des clients ne joue donc pas en faveur de la sécurité routière?

Le Ramier : Non, car les gens qui arrivent chez nous sont déjà alcoolisés, de toute façon. Cette mesure est de la poudre aux yeux, l’alcool se boit plus sur le parking que dans la discothèque, et nous ne pouvons pas tout contrôler.Avec les tarifs que nous pratiquons pour un verre ou une bouteille, l’effet est tout de suite dissuasif sur le client. Mais s’il veut boire moins cher à l’extérieur de l’établissement et prendre le volant, il le fera.

T.I. : A Toulouse ce temps d’ouverture en plus va-t-il redynamiser le secteur, ou la clientèle?

Le Ramier : Non, par contre c’est une bonne mesure qui donne le sentiment aux gens qu’on s’occupe d’eux et de leur état, sans changement de fréquentation dans les discothèques pour autant. Ce qui crée un réel problème, ce sont les bars musicaux, qui nous font énormément de mal. Ces établissements n’ont pas les mêmes contraintes que les discothèques avec les frais administratifs, les tarifs des boissons, les maîtres-chiens, les portiers, ou encore l’application stricte des normes. Ils récupèrent la meilleure clientèle, entre minuit et 3 h du matin.

Propos recueillis par Anaïs Wahl