Hommage au rouge de Toulouse, Daniel Bensaïd

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Le philosophe et cofondateur de la Ligue Communiste Révolutionnaire est mort du Sida, le 12 janvier dernier. Photo / CTDRLe philosophe et cofondateur de la Ligue Communiste Révolutionnaire est mort du Sida, le 12 janvier dernier. Les membres du NPA 31 lui rendent hommage ce soir, en mémoire de l’esprit aiguisé de ce personnage originaire de Toulouse.

 

« La conscience viendra peut-être tard, mais  elle viendra nécessairement… A moins qu’elle ne vienne trop tard. »

Ainsi s’exprimait Daniel Bensaïd en juillet 2007. Né à Toulouse le 25 mars 1946, ses parents juifs originaires d’Oran tenaient le « Bar des Amis », situé près du quartier Saint Michel et du lycée Bellefontaine. Déjà, il s’engageait dans la vie politique et participait au journal du lycée, l’Allumeur de réverbères, avant de réussir une brillante prépa au Lycée Pierre-de-Fermat. Titulaire à Paris d’une maîtrise sur « La notion de crise révolutionnaire chez Lénine », il revenait souvent place du Capitole pour souffler un vent rouge sur la Ville Rose.

Adhérent aux Jeunesses Communistes de Toulouse dès 1962, ce soixante-huitard engagé aux côtés des étudiants de la fac de Lettres de Marsan le 25 avril (le Mirail nacquit juste après), et fonda la Ligue Communiste Révolutionnaire aux côtés d’Alain Krivine en 1969.

Partisan convaincu qu’une conviction politique issue du trotskisme et du marxisme ne peut se cantonner à la théorie, ce maître de conférences en philosophie à l’université Paris-VIII attendait le « grand soir » de la Révolution.

En 2001, il tenta de donner un autre rendez-vous à l’Histoire, en participant activement aux élections municipales de Toulouse, avec la candidate Aline Pallier de « 100% A Gauche », avec son ami le poète Serge Pey.

Daniel Bensaïd était un penseur politique à l’œuvre abondante : ses nombreux livres jalonnent la littérature philosophique française, et ses nombreuses contributions aux revues Critique Communiste etContretemps continueront de perpétuer sa pensée.

En février 2009, il contribua à la création du Nouveau Parti Anticapitaliste qui lui rend hommage ce soir à 20h30, Salle du Sénéchal. Hier soir à Paris, à la mutualité, les militants, amis, ou simples admirateurs étaient plus de 4.000 à venir se souvenir de lui.

L’association Act’up a rappelé qu’il était mort du Sida et non des « suites d’une longue maladie », comme l’ont relayé de nombreux médias : ce silence sur la vérité pourrait signifier, selon eux, un recul des mentalités.

Anaïs Wahl