Lorsqu’ a été décidé la fusion entre l’ANPE et l’ASSEDIC en octobre 2008, les syndicats pressentaient que les remaniements seraient lourds de conséquences. La naissance de l’actuel Pôle Emploi en décembre de la même année s’est donc fait sur fond de conflit social. Retour sur cette institution en charge de l’accompagnement à la recherche d’emploi et du versement des allocations.
En 2007, Nicolas Sarkozy, alors candidat à la Présidence de la République, avait inclus dans son programme de campagne la création d’une instance unique pour faciliter les démarches des demandeurs d’emploi et lutter contre le chômage. L’année suivante, ce service public de l’emploi unifié voit le jour.
Cependant, cette fusion ne fait pas que des heureux. Des manifestations éclatent. Les agents dénoncent leurs mauvaises conditions de travail. Réduction d’effectif avec plus de tâches à gérer et des grèves à répétition : la situation s’enlise. Fin 2009, Midi Libre rapporte même qu’un agent de Narbonne a fait une tentative de suicide.
Plus récemment, le premier médiateur de Pôle Emploi a été contraint de démissionner. Après un an d’activité, Benoît Genuini a rendu un rapport pointant les dysfonctionnements de la nouvelle institution. Faute d’être entendu par la direction, il choisit de claquer la porte.
En Midi-Pyrénées, la situation n’est pas plus satisfaisante. A Grauhlet dans le Tarn, des agents sur le départ n’ont pas été remplacé. Trois employés ont finalement été embauché en CDD pour compenser le manque d’effectif mais rapidement, il n’en reste plus qu’un.
Côté demandeurs d’emploi, cette simplification des démarches est loin d’être au rendez-vous. Les agents sont injoignables en raison de la surcharge de travail et des dossiers doivent même être gérés par des organismes privés.
La région, qui compte 60 sites pour environ 2000 salariés n’est pas en reste pour ce qui est de se faire entendre. Une grève reconductible débute aujourd’hui avec deux manifestations dans la journée à l’appel des syndicats CFTC, CGT, FO, SNU, SUD et UNSA : l’une à 10h30 devant la médiathèque à Toulouse et l’autre à 14h30 devant la Direction régionale de Pôle Emploi à Balma.
Anaïs Michot
