Mon enfant est à Haïti

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Le 12 janvier, un séisme dévaste l’Ile d’Haïti. Un millier d’enfants sont alors dans l’attente d’un départ pour la France, afin de retrouver leurs parents adoptifs. Plus de 3 mois après la catastrophe, des centaines de familles attendent encore. Le collectif SOS Haïti enfants adoptés agit pour accélérer un rapatriement des enfants, très laborieux, malgré l’urgence.

 

Le collectif SOS Haïti enfants adoptés regroupe les parents qui avaient entamé une procédure d’adoption avant la dévastation d’Haïti. Ces parents prient le Ministère des Affaires étrangères français d’accélérer le rapatriement de ces enfants, et veut garder la Presse en alerte.

La peur du gouvernement français pourrait d’abord résider dans le spectre de l’affaire de l’Arche de Zoé, lorsque des humanitaires français avaient été accusé d’enlèvement d’enfants tchadiens.

Pourtant, Corinne Guimbaud l’explique, « on ne profite pas du séisme » ; l’adoption de sa fille de 4 ans était déjà autorisée avant la catastrophe.

Après l’acceptation d’une candidature à l’adoption, une démarche très lourde, le départ de l’enfant hors de son pays natal doit être autorisé par la justice. L’enfant doit encore obtenir les papiers qui régulariseront son arrivée dans sa nouvelle famille.

Plusieurs pays tels que le Canada, les Etats-Unis ont procédé au rapatriement des enfants adoptés sans attendre cette décision de justice.

Le gouvernement français n’a pas souhaité suivre cette démarche. Le ministère veut attendre la décision du Parquet haïtien pour que les enfants soient amenés en France.

Craintes des dérives de trafic d’enfants, sachant ces risques accrus dans la situation actuelle d’Haïti ? Réapparition du débat sur l’adoption internationale ?

Mais là n’est pas l’objectif de SOS Haïti enfants adoptés : « ce n’est pas notre propos », dit Corinne Guimbaud.

Comme elle, des parents militent pour qu’une solution soit trouvée afin que leurs enfants quittent des conditions de vie aggravées par le chaos. L’accélération du rapatriement des enfants pourraient, soit tenir dans la hâte de l’obtention de leurs papiers français, soit ne plus attendre la décision de la justice haïtienne comme l’ont fait les autres pays.

Dernière avancée dans le combat du collectif, le jeudi 15 avril dernier, le premier ministre haïtien aurait demandé au service d’adoption internationale de lister les quelques 500 enfants encore attendus par leurs parents français. Une mesure qui pourrait faire avancer la donne.

Cécilia Mégharfi