Toulouse, souriez : vous êtes filmés par 17 caméras

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1 000 communes en France sont dotées de la vidéo surveillance. Photo / CTI1 000 communes en France sont dotées de la vidéo surveillance. Avec Loppsi, la loi pour la performance de la sécurité intérieure, le gouvernement aspire au développement de la vidéo surveillance dans l’espace publique. Certains maires décident de s’équiper en vidéo surveillance, souvent face à la demande des habitants.


Toulouse est pourvue de 17 caméras . L’équipe municipale actuelle est contre : depuis son élection en 2008, Pierre Cohen n’en a installé aucune autre. La mairie a pourtant conservé les 17 mises en place depuis la période Moudenc, l’ancien maire.

Mais dans le sud-ouest, certains élus sont séduits par les vertus de la vidéo-surveillance. Surtout que le financement de l’installation est en grande partie à la charge de l’Etat.

Dernier en date, Pierre Destic, maire de Saint-Céré a décidé ce mois-ci d’installer la vidéo-surveillance dans sa commune. 13 caméras seront ciblées sur les zones sensibles de la ville.

La mairie a été convaincue par les statistiques du ministère de l’intérieur relatant une baisse moyenne de la délinquance et des incivilités de 60 à 70 % .

Fin avril, Blagnac a voté  une demande de subvention auprès de l’État pour des travaux d’installation d’un système de vidéo protection urbaine. A l’instar de Tournefeuille, ville qui va aussi s’équiper,  le but poursuivi est de prévenir les incivilités. Les caméras seront placées aux entrées de ville et sur le trajet du tramway. L’instauration de la vidéo dans l’espace publique était une promesse de campagne.

A Tarbes, 34 caméras ont été  installées aux centres névralgiques. Les objectifs vont au-delà  de la vidéo dissuasion : permettre l’intervention rapide des forces de police dès qu’un délit est constaté par l’opérateur. En effet, 4 personnes spécialisées ont été embauchées et 12 des caméras seront mobiles, capables de pivoter sur 360° et de zoomer sur un point précis.

Si l’efficacité de la vidéo pour la lutte contre la délinquance est débattue, l’effet sur le sentiment de sécurité ne fait pas de doute. C’est pour cette raison que les élus de Villeneuve ont adopté la vidéos-surveillance : « lutter contre l’insécurité ressentie » par ses habitants.

D’ailleurs, face aux faits divers qui ont secoué les habitants de Toulouse, notamment le viol rue des Couteliers le 10 avril dernier, le maire de Toulouse a annoncé vendredi au conseil municipal qu’il allait susciter un débat sur le recours à la vidéo-surveillance.

La municipalité de Toulouse, prête à installer plus de caméra, malgré ses réticences, face à la pression des habitants ?


Cécilia Mégharfi