Une grosse peluche qui fait toujours parler d’elle

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Le débat anti et pro-ours est loin d’être terminé. Photo / CTILe débat anti et pro-ours est loin d’être terminé. Chaque camp mène des actions de sensibilisation auprès de la population. A l’heure actuelle, une vingtaine d’ours évolue dans les Pyrénées. Faisons un point sur la réintroduction de cette espèce dans les Pyrénées.

 

Le dernier ours disparaît des Pyrénées centrales dans les années 1980 et seuls 7 ou 8 animaux de cette espèce subsistent dans le noyau occidental. La population ursine semble donc condamnée à disparaître des Pyrénées. Il faut rappeler que l’ours est une espèce protégée à l’échelon international. Par conséquent, sous l’impulsion d’acteurs locaux et au nom de la biodiversité, l’État décide de réintroduire l’ours brun dans cette chaine de montagne. Trois plantigrades, de la même espèce que ceux des Pyrénées, sont capturés en Slovénie et relâchés dans les Pyrénées centrales en 1996 et 1997. Mais ce plan étatique ne se réduit pas à une simple réintroduction. En effet, il s’agit d’un programme de restauration et de conservation qui inclut également des mesures pour faciliter la cohabitation de l’animal avec l’homme et ses activités. Mais cela n’empêche pas certains d’en être mécontents.

Parmi eux, l’association ASPAP (association pour la sauvegarde du patrimoine d’Ariège-Pyrénées) déplore les effets de cette réintroduction sur les troupeaux. Si les bergers supportent mal que certains de leurs animaux se fassent attaquer par le carnivore, la critique ne s’arrête pas là. Ainsi, ils considèrent que les ours, comme les loups, n’apportent rien à la biodiversité des Pyrénées.

Les pro-ours (Pays de l’ours-Adet et Férus par exemple) tiennent bien sûr le discours inverse, avançant que l’ours brun est présent dans les Pyrénées depuis 250 000 ans et fait donc partie intégrante de la biodiversité de ses montagnes. De plus, ils soulignent que l’ours n’est responsable que de 1% des mortalités domestiques. Selon eux donc, non seulement cette réintroduction est nécessaire mais elle doit en plus être poursuivie pour que l’espèce soit viable.

Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat à l’écologie, devrait se rendre dans les Pyrénées fin juin afin d’évaluer l’opportunité d’une nouvelle réintroduction : de quoi alimenter les conversations estivales d’un grand nombre de pyrénéens.

 

Anaïs Michot