L’hiver est terminé, la trêve hivernale aussi

294

– VIDEOS – Les sans abris ne manquent pas dans les rues de Toulouse. Malgré un soutien apporté par la Mairie aux précaires, la situation semble stagner. Existe-t-il des solutions de relogement pour ces personnes à la rue ?


« Mairie rose dans une ville rose, mais moi, j’ai pas vu le changement » nous confie Hervé Brizay, membre du collectif sdf sans frontière. Il fait parti de ces 17 personnes qui ont été délogées du squat de la place Bachelier. Sur demande de l’Armée du Salut, propriétaire du bâtiment, la préfecture avait en effet envoyé les forces de l’ordre le 27 avril au petit matin. Les locaux auraient alors été ravagés, pour paraitre insalubre, et le bâtiment emmuré. Après cette expulsion, les sdf avaient dormi dehors devant le squat. Un commerçant, jugeant que la proximité du campement de fortune faisait fuir la clientèle, s’en est pris à l’un deux, le menaçant avec une arme à feu pour finalement le frapper à la tête à l’aide de la crosse.

 

Les sans domiciles, motivés par leur projet d’association d’échange de service et inquiets quant à leur sécurité, ont demandé une entrevue à la Mairie. Le 29 avril, Claude Touchefeu, adjointe à la solidarité et à la politique de la ville les reçoit donc, rappelant qu’ils avaient le soutien de la Mairie mais annonçant qu’aucune solution de relogement ne pouvait leur être proposée.

De là, c’est vers Anne-Gaëlle Beaudoin-Clerc, directrice du cabinet du préfet qu’ils se sont tournés mais en vain. Le 18 mai, ils sont à nouveau invités chez l’adjointe. Après plus d’une heure et demie de discussion, la délégation sort pour annoncer aux autres une première bonne nouvelle : la Mairie met à disposition de l’association un lieu une demi-journée par semaine. C’est bien, mais pas suffisant pour eux.

Autre groupe de précaires, autre initiative : Les Enfants de Don Quichotte ont réquisitionné un nouveau bâtiment avenue Camille Pujol. Les locaux, qui appartiennent à la fédération des aveugles et handicapés visuels de France, ont été sécurisés. Ils devraient servir à créer le centre d’hébergement « Les Enfants du Canal » pour accueillir les sdf seuls, avec chiens ou en couple et les accompagner de la rue jusqu’au logement.

Quant à la trentaine de sdf du squat de la place Anatole France qui avait brûlé le 7 mars, ils avaient été relogés par la Mairie dans les sept bungalows du Ramier, derrière le restaurant social. Mais, avec la fin de la trêve hivernale, ils devaient quitter les lieux le 18 mai. La plupart, qui avait constituée des dossiers Dalo et un projet d’association pour certains, se sont vus proposer des solutions de relogement mais une dizaine n’a rien obtenu de plus que des caravanes. Quitter des préfabriqués pour une vulgaire roulotte, autant dire que l’idée ne fait pas l’unanimité.

A l’heure de la réduction du nombre de place disponible dans les centres d’hébergement d’urgence à Toulouse, l’union de ces précaires semblent l’unique solution pour sortir de la rue.

 

Anaïs Michot