L’ Ecole Molière en lutte

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Après l’annonce de la fermeture d’une classe de maternelle de l’Ecole Molière, les parents d’élèves ont décidé d’envoyer une lettre ouverte. La voici ci-dessous :


« Lettre ouverte

A l’attention de

Monsieur Pierre COHEN, Maire de Toulouse

Monsieur Jean Louis BAGLAN, Inspecteur de l’Académie de Toulouse

Monsieur Olivier DUGRIP, Recteur de l’Académie de Toulouse

Monsieur Luc CHATEL, Ministre de l’Education Nationale

A propos d’une fermeture de classe à l’école maternelle Molière à Toulouse


Messieurs,

Par la présente, le collectif des parents d’élèves de l’école maternelle Molière soutenu par la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves et les élus locaux (en particulier Monsieur Bertrand AUBAN, sénateur de la Haute-Garonne, et Madame Martine MARTINEL, députée de la Haute-Garonne) tient à vous manifester son mécontentement quant à la gestion de la rentrée Molière, qui a abouti à une fermeture de classe décidée dans la précipitation; cette décision n’a été annoncée aux parents d’élèves que le 06/09/2010, soit quatre jours après la rentrée, et confirmée par l’Inspecteur d’Académie Monsieur Jean Louis BAGLAN le 10/09/2010 lors du Conseil Départemental de l’Education Nationale (CDEN).


A l’issue d’une semaine de mobilisation active, c’est avec colère et détermination que nous nous opposons toujours à ce projet en dénonçant

– d’une part une désorganisation administrative manifeste entre les services de la Mairie et ceux de l’Inspection d’Académie : la Mairie comptabilisait toujours un nombre officiel de 116 élèves inscrits (chiffre supérieur au seuil de fermeture) le jour du CDEN, soit huit jours après la rentrée, pour 104 élèves présents le jour de la rentrée; bien qu’aucune radiation n’ait alors été confirmée, c’est pourtant ce seul chiffre qui a été retenu par l’Inspection d’Académie pour décider de fermer une classe.

Nos enfants doivent-ils subir les conséquences d’un tel manque de coordination qui ressemble fort à un dysfonctionnement, cette décision de fermeture ayant été prise en catastrophe et sans aucune anticipation ?

– d’autre part l’absence de prise en compte, par Monsieur l’Inspecteur d’Académie, lors du CDEN, de l’environnement urbain et social spécifique à l’école maternelle Molière, avec en particulier la proximité de la caserne de pompiers Vion (où onze familles doivent emménager d’ici la fin 2010) et celle du foyer maternel Sainte Lucie, qui accueille des familles monoparentales dans l’urgence (pour mémoire, 6 enfants en provenance de ce foyer étaient inscrits à l’école en 2009/2010). Certes, il nous est actuellement impossible de fournir le nombre précis des enfants susceptibles de s’inscrire à l’école, et encore moins leurs noms, comme nous le demande l’Inspection d’Académie, mais au vu des années antérieures, l’arrivée d’une dizaine d’enfants est à prévoir dans les prochains mois.

– enfin une logique exclusivement comptable défendue par l’Inspection d’Académie : qu’en est-il de l’impact de ce genre de décision sur nos enfants, amenés à vivre une deuxième rentrée dans des classes surchargées à 28/29 élèves (alors que les syndicats d’enseignants et la FCPE revendiquent un effectif de 25 élèves par classe) et ceci au mépris des projets pédagogiques préparés et déjà entamés par l’équipe enseignante ?


Malgré cette regrettable décision, nous continuons notre action dans le but de faire revenir l’Administration sur cette fermeture, et en réclamant, au vu de tous ces éléments, que la classe soit maintenue ; ceci permettrait d’accueillir dans de bonnes conditions les nouveaux élèves attendus dans le courant de l’année scolaire 2010/2011, et ainsi contribuerait à maintenir l’excellence du service public d’éducation défendue à raison par Monsieur le Ministre Luc Chatel.

Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions de croire, Messieurs, à l’assurance de nos meilleures salutations. »