La Turquie veut séduire Toulouse

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Le président de l’Institut du Bosphore Haluk Tükel. Photo / CTDRLes 3 et 4 novembre, une délégation de chefs d’entreprises et d’universitaires turcs viendra en visite à Toulouse. Une énième approche du candidat à l’entrée vers l’un des pays les plus influents de l’Union Européenne.


L’institut du Bosphore entame sa tournée des grandes villes de France par la Ville rose. Ce cercle de réflexion a pour vocation de renouveler le débat sur les relations entre la Turquie et l’hexagone. Créé en octobre 2009, à l’initiative de la Tüsiad, l’association des entrepreneurs et des industriels turcs, l’équivalent du MEDEF, ce « think tank » a réuni en juin dernier à Istanbul une trentaine de personnalités politiques, chercheurs, intellectuels et économistes de premier plan. Parmi eux, Jean-Pierre Jouyet, Pierre Lellouche, Nicolas Baverez, Thierry de Montbrial, et Monique Canto-Sperber.

 

La délégation turque, le président de l’Institut du Bosphore Haluk Tükel en tête, rencontrera entre autres Thierry Cotelle, maire-adjoint de Toulouse, Gérard Onesta, vice-président du conseil régional de Midi-Pyrénées et Thierry Dumas, vice-président de la Chambre du Commerce et de l’Industrie de Toulouse. Ils auront alors l’opportunité d’aborder les grands sujets liés à l’économie Turque: sa croissance record qui la place en deuxième position mondiale, juste derrière la Chine, sa place stratégique dans la région et ses relations avec l’U.E. Une conférence sera par ailleurs tenue jeudi à Sciences Po.

 

Cependant, si la Turquie ne s’est toujours pas vue ouvrir les portes de l’Union, ce n’est certainement pas à cause de son économie qui serait un véritable bol d’oxygène pour les 27. Les questions qui font aujourd’hui le plus débat sont bien évidemment celle du respect des Droits de l’Homme, en particulier ceux de la femme et des prisonniers – un problème qui touche aussi la France – , de l’occupation de la partie Nord de Chypre, de la reconnaissance du génocide arménien ou encore de la liberté d’expression. En effet, il est encore interdit en Turquie « d’insulter la nation » sous peine de poursuites pouvant entraîner un emprisonnement. Son éventuelle adhésion bousculerait aussi la nature d’une Union européenne qui cherche encore à définir son identité, ses racines religieuses et ses frontières géographiques.

 

Walid Hamadi