Pas de trêve pour le DAL 31

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L’association Droit Au Logement vient de fêter ses 20 ans le 31 octobre. Photo / CTDRL’association Droit Au Logement vient de fêter ses 20 ans le 31 octobre. Cette date coïncide avec le début de la trêve hivernale qui suspend les procédures d’expulsion des locataires en difficulté financières.


« Si 20 ans après le DAL est encore là, c’est que le problème persiste, voire empire! » Luc, membre de l’association, déplore la situation. Il revient aussi sur l’état de la trêve hivernale. Une disposition qui risque de disparaître, comme nous l’explique Luc, un membre de l’association DAL 31. Interview.

 

Toulouse Infos: Comment ce présente cet hiver pour les occupants expulsables ?

Luc: La trêve hivernale a été grandement affaiblie par la loi Boutin qui permet maintenant d’expulser les occupants de squats à n’importe quelle période de l’année. Et le projet de loi LOPPSI 2 équivaudrait même à une suppression de cette trêve. Grâce à elle, un préfet pourra désormais ordonner une expulsion sans attendre de décision de justice.

 

T.I.: Toulouse est-elle une bonne élève sur le plan des logements sociaux?

Luc: Globalement oui. Même si on constate de plus en plus d’insalubrité de ces logements et surtout des installations fortement énergivores. Les charges deviennent très difficiles à supporter pour les familles les moins aisées. Et au niveau national, les nouvelles lois obligent chaque année la vente d’une partie des logements appartenant aux communes. Cette privatisation est extrêmement nuisible et réduit le nombre de solutions qui est déjà insuffisant.

 

T.I.: Concrètement, en combien de temps un dossier soumis au DALO aboutit-il?

Luc: Pour avoir le Droit Au Logement Opposable, il faut déjà avoir fait plusieurs démarches de demandes qui ont été rejetées. Cela prend déjà énormément de temps. Une fois le dossier complété, il faut compter environ 6 mois pour se voir attribuer une habitation, qui n’est malheureusement parfois pas adaptée. Sur Toulouse 75% des cas se concluent par un hébergement durable. Ce qui est bien au dessus des chiffres sur le plan national où seuls 40% connaissent se dénouement. »

 

Chez les enfants de Don Quichotte, Florian Bricaud la situation est encore plus alarmante:

« La trêve hivernale ne protège pas les occupants du squat que l’on a ouvert rue Camille Pujol en mai dernier. Si le gouvernement veut faire du chiffre, c’est nous qu’ils viendront déloger en premier, et ce même si les températures sont négatives. Le problème est plus grave car les place en centre d’hébergement diminuent. Le budget qui leur est alloué par l’Etat est le même depuis des années, mais on leur a demandé de se remettre au niveau des normes de salubrité et d’hygiène. Résultat: on sacrifie des lits et on repousse un nombre de demandeurs croissant. »

 

Propos recueillis par Walid Hamadi