LOPPSI 2, la loi de trop

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Lundi à Toulouse plusieurs associations militaient contre l’adoption de la «  loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure » dite LOPPSI 2.

 

Hier matin le ton était aux revendications devant le centre culturel Alban Minville de Toulouse. Le Collectif Liberté Égalité Justice (CLEJ) s’était mobilisé afin de sensibiliser la population au contenu de la loi LOPPSI 2. Censée faire suite à  la loi LOPSI, qui permettait déjà aux forces de l’ordre d’accéder aux fichiers informatiques privés des individus « nécessaires à la manifestation de la vérité », LOPPSI 2 se veut encore plus ambitieuse.

 

Écoutes généralisées, filtrage de sites web, utilisation de logiciels espions sont entre autres quelques uns des 48 articles prônés par ce second projet de loi. Si le gouvernement se veut rassurant quand à cette nouvelle loi, les associations, elles, dénoncent une politique dont les valeurs seraient « répression, exclusion, stigmatisation et suspicion ». Leur principal objet de revendication est l’article 32 ter A. Celui-ci permettra aux Préfets d’expulser les occupants d’habitations « précaires » notamment des tentes, caravanes, cabanes et autres maisons sans permis de construire, et de détruire leur domicile en 48 heures, sans passer par la Justice.

 

Selon Michèle Horlaville, porte parole du Droit au logement (DAL) avec cette disposition qui vise particulièrement les mal-logés, « On détruit petit à petit tous les principes démocratiques de protection sociale ». Si l’objectif affiché par l’exécutif reste la lutte contre la criminalité et l’insécurité, nombreux s’interrogent sur les méthodes employées et attendent avec inquiétude la seconde lecture de LOPPSI 2 le 14 décembre prochain.

 

Joëlle Kéclart