France Bleu Toulouse verra-t-elle le jour?

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Le lancement de la station de proximité a été reporté à une date indéterminée. Radio France reste suspendue à la décision du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel.


Initialement prévu pour le 14 décembre, le grand lancement de France Bleu sur les ondes toulousaines est repoussé sine die. Dans un communiqué publié lundi soir, Radio France s’est dite satisfaite des précautions prises par le CSA « pour mettre un terme à la polémique déclenchée par le SIRTI » autour de l’attribution de cette fréquence.

 

Petit rappel des faits: 90.5 FM étant la seule plage libre sur la Ville rose, Jean-Luc Hees, président du groupe, avait alors annoncé en grande pompe qu’il allait de soi qu’elle serait attribuée au service public. Le Syndicat Interprofessionnel des Radios et Télévisions Indépendantes ne l’entendait pas de cette oreille et comptait bien défendre ses chances devant le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel pour que les radios locales aient elles aussi le droit d’émettre.

 

Philippe Gault, président du Sirti a accepté de nous répondre sur le sujet: « Pour la première fois, nous sommes d’accord avec Radio France qui se dit satisfaite! Jamais il n’y avait eu de telles tensions entre radios, et c’était entièrement la faute de M. Hees et ses méthodes brutales pour faire pression sur le CSA. » Et d’un ton amusé, il s’étonne que Radio France n’ait pas annoncé la totalité des faits: « Ce que ce communiqué lacunaire et +lunaire+ ne dit pas, c’est que le CSA a saisi le Conseil d’Etat pour décider de sa compétence à décider si oui ou non France Bleu se verra attribuer la fréquence en question ».

 

En d’autres termes, la dispute aura eu le mérite de poser la question dans la pratique: le service public a-t-il réellement la priorité dans pareille situation ? Selon Philippe Gault, c’est clairement non. Si le Conseil d’Etat autorise le CSA à décider de son propre chef des suites à donner à cette histoire, l’issue du conflit se réglera à l’amiable car France Bleu serait une radio candidate à la préemption de la fréquence parmi d’autres, sans distinction. « Un juste retour à la normalité », conclut le président du Sirti. Mais le service public rappelle que Midi-Pyrénées est la seule région à ne pas disposer de station de service public de proximité et c’est ce qui pourrait influencer la future décision, d’où qu’elle provienne.

 

Walid Hamadi