Les professeurs stagiaires bizutés par la réforme

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Les enseignants du Secondaire manifestaient « pour une véritable formation des maîtres » devant le rectorat de Toulouse. Malgré le froid, les présents étaient tout de même déterminés à faire entendre leur voix contre une réforme qui pénalise les professeurs stagiaires.


Mercredi 1er décembre; ils étaient à peine une poignée de manifestants à avoir répondu à l’appel du Syndicat national de l’enseignement secondaire. Les enseignants du secondaire à Toulouse étaient réunis devant le rectorat afin de dénoncer les conditions de travail de leurs collègues stagiaires. Selon eux, les nouveaux arrivants sont les victimes malheureuses de la réforme de l’enseignement. Cette réforme entrée en vigueur au courant de l’année préconise : le recrutement des personnels à partir du niveau master ainsi qu’une mise en situation d’enseignement à temps plein des débutants et ce dès la première année d’exercice.

 

Pour les enseignants présents, « ce texte de loi est un total mépris du personnel et des apprenants ! La charge excessive de travail et les conditions d’enseignement ont souvent raison des stagiaires qui doivent jongler entre préparations des cours et du concours d’enseignant, correction des travaux, et temps de service en classe ».

 

Avec un cursus master peu professionnalisant les aspirants professeurs arrivent en ayant pratiquement pas d’expérience pédagogique de terrain et doivent se former sur le tas. Selon Catrina professeur d’allemand depuis 21 ans ce nouveau système appauvrit l’enseignement : « Enseigner est un métier difficile qui nécessite une formation solide basée sur un équilibre entre pratique et théorie».

 

Si pour Catrina le master n’améliore pas la qualité de l’enseignement ; pour Caroline, professeur de mathématique, la charge de travail des stagiaires est excessive. «Il faut faire machine arrière et revenir à un enseignement alliant quelques heures de terrain à la formation théorique acquise après obtention du diplôme». Aujourd’hui, ce sont près de 6000 stagiaires qui sont sommés de se former sur le tas.

 

Joelle Keclart