L’affaire Krim Khetah, un procès toulousain aux airs de wikileaks

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Depuis quelques temps l’affaire Wikileaks remet en cause la divulgation d’informations dites « sensibles » sur internet. A Toulouse cette question a fait l’objet d’un procès bien antérieur à 2010.

 

Si le procès de l’usine AZF est encore ancré dans l’esprit des toulousains, peu se souviennent del’affaire Krim Khetah directement lié à celui-ci. Dans le cadre de son investigation sur les causes de l’explosion de l’usine en 2001, ce journaliste déposait une plainte, pour la 1ère fois en France selon lui, pour « divulgation d’informations à caractère sensible sur internet. »

«  En 2008, j’ai découvert sur le net la totalité des procès verbaux de mon audition à la police judiciaire, l’ensemble de mes coordonnées personnelles et de mes écoutes téléphoniques lors de mon investigation sur l’explosion AZF » explique le journaliste. A l’époque, le Tribunal de Grande Instance de Toulouse et la cour d’appel tranchent en faveur du journaliste et fait fermer le site. L’hébergeur, le Groupe AMEN, sera condamné 2 fois, en mars 2008 et mai 2009, solidairement avec le site qu’il hébergeait .

Cette société hébergeait le site qui avait divulgué la quasi-totalité du dossier d’instruction du procès AZF, qui n’avait pas encore eu lieu. Pourtant, 2 ans plus tard, Krim Khetah est de nouveau en procès avec le groupe AMEN. En effet, suite à la décision de la cour, un pourvoi en Cour de Cassation a été déposé par le groupe. Examiné le 7 décembre dernier, le verdict sera rendu le 18 Janvier.

« La question soulevée par wikileaks aujourd’hui est similaire à celle que j’ai moi-même soulevé à l’époque. Malheureusement, mon histoire ne touchait pas l’échelle mondiale comme c’est le cas avec ce site » souligne Krim Khetah. « Rendez-vous compte du danger et des risques que cela comporte! Les gens doivent prendre conscience qu’on ne peut pas diffuser tout et n’importe quoi sur internet. La liberté, même celle de l’information, doit avoir des limites ».

Suite de la vidéo.

 

Joelle Keclart